Faranah : plusieurs activistes des droits humains à l’école du HCDH

Après les régions de Kindia et de N’zérékoré, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme se déploie dans la région de Faranah pour renforcer les capacités des acteurs locaux de la société civile. Le HCDH a organisé une session de formation à l’intention des organisations de défense des droits de l’Homme évoluant dans cette région. Les travaux ont porté sur les techniques de monitoring et de reporting des questions des droits humains, a constaté le correspondant de Guineematin.com à Faranah.

Cet atelier s’est tenu du 22 au 24 novembre 2018 dans les locaux de l’ENI de Faranah. Il a réuni 30 activistes des droits de l’Homme venus de la ville de Faranah et des préfectures de Kissidougou, Dabola et Dinguiraye. Cette rencontre fait suite à un constat qui révèle que des cas de violations des droits de l’Homme continuent d’être enregistrées en Guinée, notamment des atteintes au droit à la vie suite à l’usage excessif de la force lors des manifestations sur la voie publique, des violations des droits des détenus, des atteintes à l’accès à la justice et des violations des droits économiques, sociaux et culturels.

C’est suite à ce constat que le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme a réuni ces acteurs de la société civile pour renforcer leurs capacités afin qu’ils puissent contribuer à inverser cette tendance. Et, au cours de ces trois jours de travaux, plusieurs thèmes ont été débattus. Tous, allant dans le sens du monitoring et du reporting en matière de violation des droits de l’Homme. « La thématique des droits de l’Homme est une thématique qui évolue avec le temps, et on aimerait à chaque fois, rappeler aux acteurs de la société civile sur les nouveaux développements. Les droits de l’Homme sont en perpétuelle évolution, au regard par les recommandations des mécanismes internationaux des droits de l’Homme.

On est ici donc pour rappeler aux uns et aux autres notre rôle. Et, un focus a été mis sur le monitoring des droits de l’Homme : soit la collecte et le traitement des données, le reportage, comment faire un rapport des droits de l’Homme, mais en même temps aller au-delà. Parce que la plupart des organisations de la société civile ne font que des dénonciations mais on ne les sent pas accompagner le traitement des dossiers jusqu’à la fin. On veut les former sur l’observation des audiences pour qu’elles puissent aller au-delà des dénonciations », a expliqué Chanel Kavabushi, chef du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, basé à N’zérékoré.

A l’issue des travaux, les participants ont salué la tenue de cette formation qui leur a permis de renforcer leurs capacités en matière de lutte contre les violations des droits humains dans leurs différentes zones d’action. « On a eu à connaître le monitoring et reporting des abus et violations des droits de l’Homme, et savoir intégrer cela dans nos activités quotidiennes à tous les temps et à tous les moments. Je m’engage, dès mon retour, à restituer ce que j’ai appris ici parce que tout le monde dans cette salle est issu d’une organisation de la société civile, ensuite créer une synergie entre nous et étudier les cas de violations des droits humains ensemble. Ainsi, nous deviendrons plus forts et on pourra se faire entendre », a réagi Celly Ly de l’ONG GUIDRE, évoluant dans la préfecture de Dinguiraye.

Présent à la cérémonie de clôture de cet atelier, le Gouverneur de la région de Faranah s’est félicité aussi de cette initiative du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme. Lanceï Condé a invité les autorités locales à œuvrer en faveur de la protection et de la promotion des droits humains dans la région : « J’invite les autorités à tous les niveaux : au niveau régional, préfectoral et communal de la région, de s’engager dans le respect des droits de l’Homme.

Je demande également aux citoyennes et citoyens de notre région de s’engager dans le respect des droits de l’Homme, parce que qui parle de droit de l’Homme, parle du devoir de l’Homme. Donc, il faudrait que nous respections notre devoir pour exiger le respect de notre droit. Lorsqu’on accepte la liaison étroite entre devoirs et droits, l’objectif fixé aux droits de l’Homme sera atteint, et je souhaite que ce objectif soit atteint et durablement dans notre région », a dit le Gouverneur.

A noter que cette formation a été organisée grâce à un financement de la République fédérale d’Allemagne. La prochaine étape sera la région de Kankan.

De Faranah, Mamadouba Bangoura pour Guineematin.com

Tel : 00224 620 24 15 13

Facebook Comments Box