Aboubacar Soumah en colère : « l’Etat se sert de la justice pour régler les comptes des enseignants »

Les enseignants grévistes continuent de défiler à la barre des tribunaux de notre pays. Un autre enseignant, mis aux arrêts hier au marché Niger de Kaloum, a été jugé ce mardi 27 novembre 2018. Le tribunal correctionnel de Kaloum a reconnu Mamadou Aliou Kallo coupable d’attroupement et l’a condamné à six (6) mois de prison assortis de sursis, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La machine judiciaire continue de sévir contre les enseignants qui tiennent désormais des sit-in pour exiger le dégel de leurs salaires. Après ceux de Labé et de Conakry, mis aux arrêts le jeudi 22 novembre et condamnés à 6 mois de prison avec sursis les jours suivants, un autre enseignant a été jugé dans l’après-midi de ce mardi. Mamadou Aliou Kallo, professeur de Mathématiques au lycée de l’Excellence, a été reconnu coupable d’attroupement et condamné, lui aussi, à six mois de prison assortis de sursis.

Une peine prononcée par le juge Abdoul Ghadiri Baldé, qui est venu confirmer les réquisitions du procureur, Ousmane Sankhon. L’avocat de la défense, maitre Salifou Béavogui, avait demandé de larges circonstances atténuantes pour Mamadou Aliou Kallo qui n’aura passé que 24 heures de détention.

A la fin de l’audience, le secrétaire général du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) a dit son indignation. Selon Aboubacar Soumah, la justice doit cesser de s’impliquer dans cette affaire politico-syndicale. « C’est qu’il faut regretter, c’est le fait qu’à chaque fois, nos camarades sont arrêtés dans la réclamation de leurs droits. C’est une violation de nos lois. Nous le regrettons amèrement, surtout le fait d’emprisonner des pauvres enseignants qui sont entrain de tirer le diable par la queue. Ils sont entrain de souffrir à cause des conditions misérables dans lesquelles ils sont entretenus. Au lieu de les dorloter, au lieu de les laisser dans cette situation, on les arrête pour augmenter leur souffrance en les jetant dans les geôles. C’est regrettable aussi que l’Etat se serve maintenant de la justice pour régler les comptes des enseignants ».

Malgré tout, Aboubacar Soumah a laissé entendre que le SLECG ne va pas reculer d’un iota dans ses revendications. « Nous ne sommes pas prêts à baisser les bras, nous continuerons jusqu’au bout. Les enseignants sont décidés à jamais à continuer le combat pour l’aboutissement des revendications portant sur les huit millions de francs guinéens. Tant que cela n’est pas fait, nous tiendrons le coup, quelques soient les intimidations, les menaces et les emprisonnements ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 9 17

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