A l’appel du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), de nombreux enseignants observent une grève générale et illimitée depuis le 03 octobre 2018. Si au début le mouvement était largement suivi, un certain essoufflement semble se dessiner avec les intimidations et le gel des salaires. Au lycée-collège Bonfi, dans la commune de Matam, certains grévistes ont repris le chemin de l’école, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La paralysie du système éducatif se poursuit malgré toutes les annonces du gouvernement faisant état d’une reprise effective des cours. Les manœuvres d’intimidation et le gel des salaires n’ont pas eu raison de certains enseignants. Ces irréductibles grévistes continuent d’observer le mot d’ordre décrété par Aboubacar Soumah et Cie. Toutefois, d’autres ont repris le chemin de l’école.
Au lycée-collège de Bonfi par exemple, on note une certaine hausse de la fréquentation des enseignants titulaires. Le lundi 05 novembre dernier, 04 titulaires sur les 22 programmés avaient répondu présent. Moins d’un mois plus tard, on note de plus en plus de grévistes qui reprennent le chemin des classes. Pour la journée de ce vendredi 30 novembre 2018, sur les 22 titulaires programmés, douze (12) ont répondu présent, a-t-on appris sur place.
Par contre, chez les contractuels, recrutés pour faire face au vide laissé par les titulaires, la tendance de la fréquentation est à la baisse. Ces contractuels, décriés par les élèves à cause de leur niveau intellectuel, ne viennent plus comme avant. Au lycée-collège de Bonfi, ils étaient au nombre de 14 sur 18 programmés, à la date du 05 novembre 2018. Pour ce vendredi 30 novembre, ils ne sont que 12 contractuels à avoir fait signe de vie sur les 22 attendus.
Chez les élèves, ils sont nombreux à venir dans les salles dans l’espoir de suivre les cours. Mais, une volonté qui se heurte au vide laissé par leurs professeurs, qui ne réclament qu’une augmentation substantielle de leurs salaires. Sur 1120 élèves attendus, quelques 1064 sont venus. Soit un taux de 95%. A la date du 05 novembre dernier, 1293 étaient venus sur les 1344 attendus. Soit un peu plus de 96%.
Au lycée du 1er Mars, ex lycée Matam, le proviseur, récemment revenu de suspension, ne veut rien communiquer. « Je suis trop occupé, je ne peux rien vous dire. Vous me faites perdre mon temps comme ça », a lancé Moustapha Camara, la voix chevrotante.
Autant dire que les multiples annonces du gouvernement sur l’effectivité de la reprise ses cours ne sont que de la diversion. Il reste à savoir jusqu’à quand ce bras de fer SLECG/Gouvernement va durer au moment de nombreux enseignants sont entrain d’être condamnés par les tribunaux pour attroupement.
Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
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