Tronçon Sonfonia-Samatran : les taxi-motards ne peuvent prendre les femmes enceintes

La route qui relie le quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma, à Samatran village, dans Dubréka, se trouve de nos jours dans un piteux état. Sur une distance d’environ 3 kilomètres, ce tronçon constitue un véritable casse-tête chinois pour les usagers. Les conducteurs de mototaxis sur ce tronçon, trouvés sur place ont dit au reporter de Guineematin.com leur amertume au regard de leurs difficultés quotidiennes.

En saison sèche comme en saison pluvieuse, les usagers de la route Sonfonia-Samatran village sont soumis au même calvaire. En ce mois de novembre, et pour de longs mois, c’est la poussière qui dicte sa loi sur les lieux. L’état de la route laisse sérieusement à désirer. Des grosses pierres et des nids de poule jonchent le tronçon. Un vrai danger pour les motards, alors qu’il n’y a pas de transport en commun sur cette route.

Aboubacar Sylla

Devant cet état de fait, les très nombreux conducteurs de mototaxis ne savent plus à quel saint se vouer. Selon Aboubacar Sylla, « On en marre du problème de cette route. Quand tu travailles toute la journée sur ce chemin-là, une fois que tu arrives à la maison le soir, tu ne peux rien faire. Tu ne peux même pas veiller, tellement que tu es fatigué. On fait cette activité de taxi-moto, c’est parce qu’il n’y a pas autre chose. Sinon, personne ne peut travailler sur cette route-là ».

Par ailleurs, Aboubacar Sylla ajoute que les femmes enceintes sont très éprouvées par la dégradation de cette route. Elles sont obligées de parcourir ces 3 kilomètres à pied. « Le très mauvais état de la route fait qu’on ne peut pas prendre les femmes enceintes sur les motos. Elles marchent jusqu’à Sonfonia-gare avec la distance là ».

Aux dires de notre interlocuteur, qui pratique ce tronçon depuis 4 ans, les pannes des engins roulants sont monnaie courante. « Chaque jour, il y a des pannes de motos mais aussi de voitures. Pendant la journée, on peut aller au garage deux à trois fois. Cela joue sur les pneus et sur les suspensions », a dit Aboubacar Sylla.

Boubacar Bah

Abondant dans le même sens, Boubacar Bah, un autre conducteur de moto taxi, dénonce l’état de la route. Selon lui, une bonne partie de l’argent qu’il gagne est destiné au garage. Ce qui joue sur sa recette journalière. « Il y a trop de cailloux sur la route là. On souffre énormément ici à cause des pannes. Les accidents sont rares, mais il y a des clients qui nous accusent d’emprunter une mauvaise route alors que ce n’est pas notre faute. On ne peut pas aller sur une autre route. L’argent que nous gagnons par jour, la moitié va directement au garage », se plaint-il.

Les habitants de Samatran village sont tous conscients de la dégradation très poussée de leur route mais disent être en manque de moyens. Ils interpellent le gouvernement, notamment le ministère des Travaux Publics, pour la réhabilitation dudit tronçon.

En attendant que cet appel ne tombe dans de bonnes oreilles, les usagers vont continuer à se disputer avec les grosses pierres et prendre leur calvaire avec philosophie.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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