Vente à la sauvette : Conakry face à l’anarchie aux heures de pointe

Certaines routes de Conakry sont aujourd’hui occupées par de très nombreux vendeurs ambulants. Malgré les risques liés à cette pratique, ceux qui s’y adonnent rivalisent d’ardeur pour écouler les divers produits. Aucune commune de Conakry n’est épargnée par cette pratique sans que les autorités ne lèvent le petit doigt pour sonner la fin de la recréation, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A de nombreux endroits de Conakry et environs, la vente à la sauvette gagne du terrain : à Tombo, au carrefour de la mosquée Fayçal, la route de Donka, Hamdallaye, Cosa, Cité ENCO 5, Sangoyah et autres…

De nombreux citoyens, jeunes, adultes, femmes et même des mineurs, se livrent à la vente à la sauvette, notamment aux heures de pointe. Ils se faufilent entre les véhicules et autres motocyclettes pour proposer leurs produits aux passants : sachets d’eau, biscuits, fruits, assiettes, appareils électroménagers…

Mamadou Yéro Baldé

Au carrefour de Cosa, dans la commune de Ratoma, tout comme ailleurs, ces vendeurs d’articles divers courent à la folie et se bousculent pour être les premiers à présenter leurs produits aux passants. Ils sont conscients du risque qu’ils encourent, mais cela ne les décourage point. C’est grâce à cette activité qu’ils parviennent à joindre les deux bouts, se défendent-ils.

Mamadou Yéro Baldé est de ceux-là qui passent leur temps à Cosa pour gagner sa pitance. « Celui qui ne travaille pas va voler. Moi, c’est un grand frère qui m’a conseillé de faire cette activité. Ça fait deux ans que je suis dans ça, Dieu merci avec ça, je gagne ma dépense. Quand il y a embouteillage, je peux vendre beaucoup d’articles. Si les véhicules sont nombreux, nous courons entre eux. Nous montrons nos articles ».

Toutefois, Mamadou Yéro Baldé dit être sur ses gardes pour ne pas subir un accident. « Si les véhicules ne sont pas nombreux, nous restons sur le trottoir ou sur le terre-plein central pour éviter qu’on ne soit cogné par les engins, parce que certains conducteurs roulent à vive allure », dit-il.

Kadiatou Diallo

Pour sa part, dame Kadiatou Diallo, vendeuse d’eau glacée à Cosa, dit que la situation est compliquée actuellement. « Chaque jour, nous venons ici courir entre les véhicules. Ça ne marche pas beaucoup. On a peur de courir entre ces véhicules. Mais, on n’y peut rien, puisque c’est ici que nous trouvons notre dépense, même si ce n’est pas suffisant », se plaint la bonne femme.

Cette activité a de beaux jours devant elle, d’autant plus qu’elle se passe au vu et au su de tout le monde. Les agents de la sécurité routière se disent impuissants devant cet état de fait. Jusqu’où nous conduira ce laxisme de nos décideurs ?

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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