Crise politique en Guinée : ce que l’UFR demande au gouvernement

Face à la crise politique qui secoue la Guinée depuis 10 mois maintenant, l’UFR préconise la reprise du dialogue entre les acteurs de la classe politique pour trouver solutions aux problèmes qui les opposent. Le parti de Sidya Touré regrette l’arrêt des travaux du comité de suivi et souhaite qu’un cadre de concertation soit mis en place pour plancher sur un certain nombre de préoccupations.

Les responsables du parti ont lancé cet appel à l’occasion de l’assemblée générale de la formation politique hier, samedi 1er décembre 2018, à Conakry.

C’est Mohamed Tall, ancien ministre de l’Elevage, qui a présidé cette assemblée générale hebdomadaire de l’UFR. Ce responsable du parti dirigé par Sidya Touré a déploré la crise politique qui secoue la Guinée depuis la tenue des élections locales du 04 février 2018 et toutes les conséquences que cela a engendrées. Il a regretté particulièrement l’interdiction systématique des manifestations de rue qui a conduit à l’installation de PA dans les rues de Conakry. « La militarisation à laquelle nous assistons aujourd’hui découle d’une situation de tension extrême.

Vous avez tous suivi pendant des mois, l’opposition républicaine a défié l’Etat parce que le gouvernement, au lieu de garantir le droit de manifestation qui est un droit constitutionnellement reconnu aux guinéens, a décidé d’interdire systématiquement toutes manifestations. Voilà comment on en est arrivé là. Nous l’avons dit, le principe en Guinée, c’est le droit de manifester. Autrement dit, l’interdiction doit être l’exception. Or aujourd’hui, nous assistons totalement à l’inverse. Le gouvernement a décidé d’interdire systématiquement toutes manifestations », a déploré Mohamed Tall.

Pour ce cadre de l’Union des Forces Républicaines, on ne serait pas arrivé là, si le gouvernement n’avait pas coupé complètement le fil avec les acteurs de la classe politique. « Ce qui extrêmement regrettable aujourd’hui, c’est que les Guinéens ne se parlent plus. Il n’y a plus d’espace pour se parler. Le comité de suivi qui, jusqu’ici servait de cadre de concertation pour passer en revue, des problèmes d’intérêt national avec les différents acteurs politiques mais aussi les diplomates qui étaient là, parfois mélangés avec la société civile, aujourd’hui, ce cadre de concertation ne fonctionne plus, les problèmes s’accumulent.

Et, sans le dialogue, je crois qu’il est très difficile d’envisager un apaisement. Il faut qu’on sorte à tout prix de cette situation d’extrême violence qui est préjudiciable à l’image de la Guinée et qui ne permet pas non seulement de trouver la sérénité pour vivre ensemble dans la paix et surtout d’attirer les investisseurs et de les maintenir en place. Donc, le calme est important pour le vivre ensemble mais c’est aussi important pour la mise en œuvre des projets et programmes de développement et pour l’économie dans son ensemble », a souligné l’ancien ministre.

Moamed Tall craint que cette situation ne conduise au non-respect du calendrier électoral, en ce qui concerne l’organisation des législatives en 2019 et de la présidentielle en 2020. C’est pourquoi, il indique qu’il est impératif de reprendre le dialogue pour plancher sur un certain nombre de questions. « Les élections sont une question très importante. Et aujourd’hui, il y a trop de problèmes dans notre pays. Il y a trop de désaccords, il faut qu’on ouvre le dialogue sur ces questions-là.

Le calendrier électoral aujourd’hui, n’est pas sûr d’être respecté. A la limite d’un secret de polichinelle, le rapport d’audit révèle de graves insuffisances au niveau du fichier. Comment ces insuffisances vont-elles être corrigées ? La question reste posée. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons au gouvernement d’ouvrir notamment ce dialogue-là, pour que nous puissions aller à des élections apaisées dans le cadre des législatives », préconise Mohamed Tall.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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