Le ministre Keïra sur les tueries de manifestants : « ceux qui ont tué les jeunes sont des voyous »

Comme annoncé dans nos précédentes publications, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Alpha Ibrahima Keïra, était hier vendredi, 07 décembre 2018, face aux députés pour défendre le budget 2019 de son département et demander son approbation par les parlementaires. Et à cette occasion, le ministre a dû s’expliquer sur les tueries de 103 jeunes enregistrées lors des manifestations de l’opposition à Conakry. Interpellé sur le sujet par plusieurs députés de l’opposition, Alpha Ibrahima Keïra a déploré des agissements de « voyous » avant de faire quelques annonces, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Décryptage !

Moi, j’appelle les gens qui ont tué ces jeunes à la fleur de l’âge de voyous. Je m’excuse du terme ; mais, qu’ils soient policiers ou qu’ils soient civils, quand tu es en flagrant délit, quand tu commets un acte criminel, tu dois être traité comme tel. C’est vrai que l’Etat a la responsabilité de dénicher tous ces malfrats et l’Etat va jouer son rôle, quel que soit le temps que ça va prendre.

D’ailleurs, dans le cadre de nos investigations avant même mon arrivée, et pendant que je suis là, nos services de sécurité, de lutte contre la criminalité ont arrêté beaucoup de bandits de grand chemin dont certains reconnaissent qu’ils utilisaient des armes sur cet axe, de Hamdallaye au Km36 et qu’ils ont commis beaucoup d’actes de vandalisme contre les citoyens. Et, nos officiers de police judiciaire ont fait ce qu’ils ne devraient pas faire. A chaque fois que nous les mettons hors d’état de nuire, eux, ils viennent les libérer.

Malheureusement aujourd’hui, les avocats viennent de prendre assez de pouvoir dans les tribunaux. Il est facile de retrouver le même malfrat condamné avec sursis. Il convient, en tant que législateurs que vous êtes, d’essayer de faire le toilettage du Code pénal guinéen, sinon, on a des problèmes pour faire respecter, appliquer la loi dans toute sa rigueur.

Une fois qu’on dépénalise beaucoup de crimes et beaucoup de délits en refusant les peines qui doivent être infligées à ces tares, ça permet la recrudescence des cas de vandalismes, de crimes et autres. C’est une réflexion qui vous appartient et nous vous invitons à procéder très rapidement au réaménagement de notre arsenal juridique pour combattre la criminalité, le banditisme et la délinquance dans ce pays. Sinon, on endossera tous la responsabilité devant la postérité.

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41

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