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Kindia : le sit-in des enseignants empêché par les forces de l’ordre

Les enseignants de Kindia ont été une nouvelle fois empêchés de manifester ce lundi, 10 décembre 2018 pour protester contre le gel de leurs salaires par le gouvernement. Plusieurs d’entre eux ont rallié le terrain rouge situé dans le quartier Tafory Météo à l’appel du SLECG. Mais, la gendarmerie est allée les sommer de quitter les lieux, a constaté un correspondant de Guineematin.com à Kindia.

Chaque lundi, le même scénario se poursuit pour les enseignants membres du SLECG à Kindia. Ils tentent de se rassembler pour protester contre le gel de leurs salaires et encourager les uns et les autres à ne pas céder à la pression des autorités, mais se heurtent toujours aux forces de l’ordre qui les empêchent de se faire entendre. C’est ce qui s’est passé ce lundi, 10 décembre 2018 encore. Les responsables du SLECG de Kindia et plusieurs enseignants de la ville ont rallié le terrain situé dans le quartier Tafory Météo où ils comptaient faire un sit-in.

Mais, une équipe de gendarmes est venue leur demander de quitter les lieux parce que leur manifestation n’est pas autorisée. Une situation que déplore Abdoulaye Bah, enseignant et membre du bureau exécutif du SLECG à Kindia, qui pointe un doigt accusateur sur la mairie.

Abdoulaye Bah

« Nous avions déposé une lettre d’information à la commune depuis le jeudi dernier pour annoncer l’organisation d’un sit-in au terrain rouge tout près de l’école primaire d’application ce lundi. Nous avons déposé deux copies et nous avons reçu l’accusé de réception sur l’une des copies. Il nous a été dit à la justice, par le procureur de la République de Kindia, que si nous déposons une lettre d’information et que dans 24 heures nous n’avons pas une réponse, cela sous-entend que c’est accepté. Parce que qui ne dit rien, consent. Donc, nous sommes sortis ce matin mais, comme d’habitude, on n’a été bloqués par les forces de l’ordre. C’est pourquoi, nous voulons obtenir un papier avec la mairie, notre général est en train de mener des démarches dans ce sens. Parce que si les gendarmes viennent nous empêcher de tenir notre manifestation, c’est parce qu’on ne leur a pas montré un papier qui signifie que la manifestation est autorisée », a-t-il dit.

Peu après l’empêchement de cette manifestation des enseignants, les cours qui se tenaient à l’école primaire d’application située non loin de là et à l’école primaire Gangan ont été perturbés. Des personnes non identifiées sont allées jeter des cailloux sur ces deux écoles, provoquant une véritable débandade sur les lieux. « Ce matin, les contractuels, comme d’habitude, étaient venus dispenser les cours. Mais très malheureusement, vers 9h15’, nous avons reçu des pluies de cailloux sur les tôles. L’école n’étant pas clôturée, les élèves qui étaient dans les 12 salles de classes ont été pris de panique et ils sont tous sortis pour aller dans le quartier. Et les agents de sécurité m’ont dit qu’ils sont débordés et m’ont demandé donc de libérer les enfants pour qu’ils rentrent à la maison.

Apollinaire Sandouno

Depuis l’ouverture des classes, les enfants ne venaient que le matin parce qu’il n’y a pas eu une reprise normale d’abord. Sur les 1.797 élèves, c’est entre 600 et 700 élèves qui venaient. Ce n’est que ce matin que j’ai constaté la présence de mille et quelques élèves, ce qui a fait que les classes étaient débordées. On s’apprêtait à programmer une rotation pour que certains viennent le matin et d’autres le soir. C’est à ce moment qu’il y a eu la débandade », explique Apollinaire Sandouno, directeur de l’école primaire d’application.

Interrogés par Guineematin.com sur cette perturbation des cours, les responsables du SLECG à Kindia disent ne rien savoir là-dessus. Même s’il déplore le recrutement des contractuels qui vont dispenser les cours à la place des titulaires, Abdoulaye Bah assure qu’il a constaté comme tout le monde cette pagaille dans ces deux écoles : « Nous étions là, on a observé une débandade au sein de l’école. On n’a pas compris puisqu’il y avait une distance entre nous et l’école. On était avec les gendarmes à côté-là. On a constaté que les enfants sortaient par ci par là. Moi qui étais loin, je n’ai pas compris réellement comment cela est arrivé », a dit l’enseignant.

De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo

Tel. 628516796

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