Extravagance vestimentaire : ce qu’en disent étudiantes et responsables de l’université Gamal

Le style vestimentaire de la couche estudiantine fait débat à Conakry. Les universités publiques et privées de notre pays sont remplies d’étudiantes à l’habillement choquant. Pire, c’est comme s’il y avait un certain laisser-aller dans ces institutions où rarement on lève le petit doigt pour dissuader les récalcitrantes. Toutefois, certains responsables ont pris des mesures rigoureuses contre cette pratique, comme à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En dépit des cours d’éducation civique et morale enseignés dans les établissements scolaires et d’autres leçons morales données par les parents, certaines étudiantes se livrent au port de tenues extravagantes.

De nos jours, elles sont nombreuses à s’habiller comme bon leur semble pour se rendre dans les établissements d’enseignement supérieur du pays. Dans la plupart des universités de la capitale Conakry, on rencontre des jeunes filles, et même des femmes, portant des habits trop osés : mini-jupes, pantalons serrés, décolletés,…

Kadiatou Doumbouya

Pour Kadiatou Doumbouya, étudiante à l’université Gamal, on ne peut pas imposer un style vestimentaire aux gens. « Chacun est libre de s’habiller comme il veut. A l’université, il n’est pas interdit de s’habiller comme on veut. Puisque c’est là où beaucoup de personnes viennent, donc nous sommes tous majeurs. Chacun est libre de porter ce qu’il veut. Pour L’habillement, chacun a son goût, chacun a son choix. En tout cas, moi je m’habille comme je veux. Mais, ce n’est pas vulgaire ».

Aïcha Barry

De son côté, Aïcha Barry de la même université, reconnait que les gens sont libres de s’habiller comme ils l’entendent. Toutefois, elle conseille un habillement décent. « Nous sommes dans un pays laïc, à chacun son goût. On ne peut pas imposer le goût. Pour celles qui portent des body et collants, elles sont libres. Mais seulement, le mieux serait de bien s’habiller », conseille-t-elle.

Néné Djénabou Diallo

Pour sa part, Néné Djénabou Diallo, étudiante en Licence 3 à Gamal, condamne l’extravagance vestimentaire, source de nombreux problèmes dans la société. « Celles qui s’habillent de manière très extravagante-là, elles n’ont qu’à arrêter. Parce que, la plupart des accidents, des violences sexuelles qui arrivent aux filles et aux femmes sont liés au style vestimentaire indécent. Quand on s’habille de manière à attirer les hommes, certains ne peuvent pas se retenir. Et, c’est un problème sérieux. Dans ce cas, c’est elles qui auront occasionné les violences. Donc, je demande à toutes les filles de bien s’habiller, de se respecter parce que les universités ne sont pas des centres culturels ou bien des dancings. Il faut bien t’habiller pour venir à l’école devant tes professeurs si non, même tes professeurs auront des occasions sur toi ».

Baba Mansaré

A l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, ce style vestimentaire n’est pas apprécié par les autorités. Pour Monsieur Baba Mansaré, le chef du département Mathématiques, il est interdit de recevoir une étudiante ou étudiant mal habillé dans les différentes classes de son département.

« Au niveau de mon département, j’ai demandé aux professeurs, et certains professeurs sans mon avis, avaient déjà pris la même décision. Il s’agit de mettre dehors tout étudiant qui vient en classe mal habillé. Mais, avant de le mettre dehors, on l’informe, on le sensibilise, on l’appelle au département et on lui dit pourquoi il ne faut pas s’habiller comme ça. C’est quelque chose qui me tient à cœur. C’est pourquoi j’ai pris cette décision et je tiens à ça. Qui conque est mal habillé n’est pas reçu en classe », rassure l’enseignant-chercheur.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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