Installation de l’exécutif communal de Ratoma : ce qu’en pense Chérif Bah de l’UFDG

Les communes de Matoto et de Ratoma vont connaitre leurs maires et les membres de leurs exécutifs communaux, ce samedi 15 décembre 2018. A Ratoma, fief de l’UFDG, les choses sont entrain de se mettre en place ce matin. Ibrahima Chérif Bah, un des vice-présidents du principal parti de l’opposition, rencontré dans l’enceinte de la commune par un reporter de Guineematin.com, est revenu notamment sur les raisons de sa présence sur les lieux, sur le retard accusé dans la composition des exécutifs communaux.

Guineematin.com : vous êtes un des vice-présidents de l’UFDG. Qu’est-ce qui explique votre présence tôt ce matin ici au siège de la mairie de Ratoma ?

Ibrahima Cherif Bah : je suis aussi un conseiller élu sur la liste de l’UFDG. Donc, on nous a dit de venir aujourd’hui pour élire le conseil communal. On est là pour ça.

Guineematin.com : quelles sont les informations que vous avez pu recueillir jusque-là, parce qu’on voit que rien n’est préparé encore ?

Ibrahima Cherif Bah : oui, c’est toujours comme ça, vous connaissez ces gens. Vous savez que ça fait aujourd’hui 10 mois et 10 jours, depuis qu’on a voté en février 2018. Ce gouvernement a tellement saboté ces élections communales, il a saboté l’installation des conseillers communaux. Plusieurs fois on nous a dit de venir, on installe le maire. Nous venons, et puis rien. Nous sommes là aujourd’hui à l’heure indiquée par eux. Quand je dis eux, c’est le MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation), ses agents. Rien n’est là encore. On n’est là, on attend.

Guineematin.com : on sait que l’installation des maires des communes de Ratoma et de Matoto était prévue au lendemain de l’installation des maires des trois autres communes de Conakry. Ça a été reporté sine die. Vous pensez que le pouvoir avait quoi à gagner en reportant ces installations ?

Ibrahima Cherif Bah : quand le pouvoir fait des reports, il cherche à tricher. C’est tout. Autrement, dès le mois de février, c’est-à-dire le 10 février déjà, il y aurait eu un arrêté ministériel disant dans tel endroit en Guinée, voilà les conseillers qui ont été élus. Un arrêté aurait pu être publié montrant clairement les candidats qui ont été élus par liste. Ceci n’a pas été fait. Et c’est à dessein que ça n’a pas été fait, c’est pour tricher. D’abord, ils ont triché une première fois dans les urnes en utilisant les procurations, les bulletins de vote détenus par les anciens maires et des chefs de quartiers. Ils ont triché dans les CACV (Commissions Administratives de Centralisation des Votes) à travers des juges corrompus, zélés ou les deux à la fois. Ils ont enlevé carrément des voix à l’opposition, à l’UFDG, pour donner au RPG. Troisièmement, ils ont triché dans l’installation des conseillers communaux. Comment ? En achetant des voix, en tenant des fausses promesses et en menaçant. Il y a eu des cas où ils ont arrêté manu militari, on sort les élus de l’opposition, on fait rentrer des gens non élus pour voter… Donc, c’est tout à fait la tricherie. Ils ne connaissent que ça. Donc, ces retards dans Ratoma, Matoto, Kamsar, Sangarédi, Ourékaba, de Bourouwal Tappé, c’est cela. Et d’ailleurs, sur les 21 conseillers communaux non installés à date d’aujourd’hui, 10 concernent la région de Kankan. Parce que, les gens sont en train de se battre pour trouver des candidats. Rappelez-vous que le RPG n’avait pas de tête de liste. Ils sont entrain de se battre très gravement. Quand je dis se battre, c’est se battre physiquement, casser des maisons, se blesser pour avoir des candidats pour leurs têtes de liste. Donc, depuis 10 mois, le pays ne fait rien. Nous sommes dans un calendrier de glissement, c’est ce qu’ils préparent.

Guineematin.com : est-ce que vous êtes sceptique ou rassuré quant à la victoire de l’UFDG à la tête de la commune de Ratoma ?

Ibrahima Cherif Bah : sceptique, non. Il n y a aucun doute que les 21 conseillers de la liste UFDG voteront en bloc pour le candidat de l’UFDG et gagneront la commune. Il n y a aucun doute.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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