Manifestations contre Bel-Air Mining : les dessous du mouvement, selon un cadre de la société

Comme annoncé dans nos précédentes publications, plusieurs citoyens ont manifesté ces derniers jours contre la société minière Bel-Air Mining/Alufer, implantée dans la préfecture de Boffa. Les manifestants sont allés bloquer le travail dans cette société pour protester contre le non-respect du contenu local et de ses engagements vis-à-vis des populations de sa zone d’exploitation. Ils exigeaient ainsi la formation et l’emploi des jeunes des localités concernées par la société. Mais, selon un responsable de Bel-Air Mining/Alufer qui s’est exprimé sous anonymat au micro de l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, les manifestants ont d’autres motivations cachées.

Selon ce responsable de la société Alufer, ces manifestations enregistrées ces derniers jours ne sont pas les premières du genre. Il indique que le mouvement a commencé depuis le mois de juillet dernier. Pour lui, c’est bien Yaya Sidibé, le « meneur » de ce mouvement de protestation qui est derrière tout ça. « On a confié le processus de recrutement au nommé Yaya Sidibé. Qu’est-ce qu’il fait ? Il prend de l’argent avec les jeunes et il le mange. Ce qui a créé beaucoup de cafouillages à l’hôtel de Bel-Air là-bas. On était obligé de retirer le projet dans sa main. Après ça, il a demandé à ce qu’on leur confie tous les projets communautaires. On leur a confié le projet communautaire sur les forages.

Ils ont eu l’argent et n’ont pas bien fait les forages. Ils ont donc bouffé l’argent. Et après, les communautés ont commencé à dire que les forages ne sont pas bons. Maintenant, on vient de lancer le processus de transport du minerais parce qu’on veut que toutes les sociétés guinéennes y participent. Maintenant, ils sont en train de pousser les jeunes pour pouvoir bloquer les routes afin que la société vienne autour de la table de négociation. Mais avec qui on va discuter ? Nous, on ne peut pas discuter avec des jeunes. Ils ne sont pas représentés en tant que tel au niveau de la communauté », a-t-il dit.

En plus, souligne ce responsable d’Alufer à ce jour, la société n’a reçu aucun courrier lui signifiant les revendications des jeunes. Mais, en ce qui concerne le recrutement des jeunes des zones d’exploitation de la société, il soutient qu’il y a un processus qui est déjà lancé dans ce sens. « Le premier groupe de 37 jeunes est en train de faire leur formation, une fois qu’ils seront évalués et qu’ils sont testés, on les emploie. On prend encore un autre groupe de 37 ou de 40 personnes. C’est jusqu’à 180 personnes qu’on cherche d’ici 2020. L’entreprise ne peut pas recruter tout le monde, si on dit ça, c’est comme si on est en train de vous mentir.

La priorité est donnée aux jeunes de la localité et même on a commencé une bourse pour des jeunes qui doivent partir en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, le concours écrit a commencé hier à Koundoundhé. Vous savez combien de personnes ont postulé ? Plus d’une centaine de personnes. On a éliminé certains et on a retenu une cinquantaine de jeunes qui doivent aller en Côte d’Ivoire. C’est vous dire qu’on fait de notre mieux mais on ne peut embaucher tout le monde. C’est un processus, celui qui est compétant, on le prend », a-t-il confié.

A noter qu’avec l’implication des sages des localités concernées, les activités ont repris ce vendredi au sein de la société.

Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Boffa

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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