Conakry : des experts ouest-africains se penchent sur la préservation des tortues et oiseaux marins

La survie des tortues de mer et les oiseaux marins dans la zone côtière ouest-africaine préoccupe les intervenants dans le domaine. C’est dans cette dynamique que le Ministère de la Pêche, en partenariat avec le Partenariat Régional pour la Conservation de la zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM) organise un atelier hier, jeudi 20 novembre 2018, à Conakry. La rencontre est destinée à une vingtaine de cadres venus de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pendant deux jours, les participants se pencheront sur les législations et les pratiques de pêche pour une réduction des prises accidentelles des tortues et oiseaux marins dans les Etats membres de l’espace CSRP (Commission Sous-régionale des Pêches).

Dans la faune marine, les oiseaux et les tortues de mer sont aujourd’hui très menacés. Selon nos informations, parmi les menaces qui pèsent sur ces espèces, il y a entre-autres, la capture accessoire des oiseaux de mer et des tortues marines dans les pêcheries commerciales.

Les participants à l’atelier de Conakry mettront cette formation à profit pour faire l’état des lieux et une analyse de la législation en matière de protection des oiseaux marins et des tortues marines. Ils formuleront aussi des recommandations sur l’espace de la zone économique exclusive des pays membres de la CSRP, a-t-on appris sur place.

Hadja Sanoh Camara

Dans son discours, Hadja Sanoh Camara, cheffe de cabinet au ministère de la pêche, a dit que « les échanges porteront exclusivement sur les problématiques des prises accessoires des mammifères marins et des oiseaux marins. Ces échanges qui porteront bien-sûr sur une revue de la législation nationale et des pratiques de pêche, permettront sans nul doute de combler des gaps pour une approche éco-systématique des pêches ».

Amadou Dia

Pour sa part, Amadou Dia, directeur de la pêche Hauturière et Côtière de la Mauritanie, a dit qu’il a été constaté qu’un grand nombre de navires, surtout des palangriers, qui opèrent au niveau de la sous-région et qui impactent négativement les tortues et les oiseaux dans les prises accessoires. D’où la nécessité de cette rencontre de Conakry. « Ce sont des espèces qui sont dans la plupart de nos législations, ce sont des espèces menacées et ce sont des espèces aussi dont la réglementation a vraiment statuée sur leurs cas. Dans la plupart des règlementations de la sous-région, les tortues sont interdites de pêcher. Mais, c’est des prises accidentelles, c’est lié un peu à l’engin de pêche. Maintenant, au niveau de l’atelier, on va essayer s’il y a la possibilité d’avoir des observateurs à bord des navires, pour au-moins connaître les prises accessoires. Car actuellement, les prises accessoires ne sont pas du tout connues au niveau de la sous-région», a-t-il laissé entendre.

Dr Alkhaly Doumbouya

Conscient du danger que courent les tortues de mer et oiseaux marins dans les sables de mer et les îles de Conakry, Dr Alkhaly Doumbouya, chercheur au Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura, a dit que son institution a organisé par le passé des formations dans les débarcadères de Conakry afin de limiter les dégâts. « Au niveau du centre, nous avons fait des formations au niveau des débarcadères de Conakry qui est le plus proche, où nous avons fait la liste. Parce qu’il y a 6 espèces marines dans les eaux du monde. Et, parmi ces six (6) espèces, cinq (5) ont été déjà identifiées en Guinée. C’est dire qu’en matière de diversité, la Guinée est riche là-dessus. Et donc, nous avons permis à certains pêcheurs d’identifier les espèces. Par exemple, la pêche artisanale, il y a des filets maillant et des filets dérivants… Et donc, les tortues, dans leur rôle de migration, peuvent rentrer là-dans accidentellement. Donc, les pêcheurs nous les ramènent, nous les identifions, nous faisons des mensurations et nous les relâchons ».

Jean Auguste Barthélémy Batieno

De son côté, Jean Auguste Barthélémy Batieno, chargé des opérations au PRCM, a dit que les attentes pour cet atelier sont nombreuses. « Nos attentes, c’est que nous sommes partie d’une étude régionale qui va faire l’état des lieux. Un certain nombre d’informations et de données ont été mobilisées. L’idée ici, c’est de faire partager ces données et les faire valider en tout cas avec les différents experts nationaux. Au stade actuel, nous allons proposer un certain nombre de mesures pertinentes et qui devraient être maintenant soumises aux décideurs pour le phénomène ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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