Protection des forêts classées : des acteurs guinéens et ivoiriens réunis autour de la question à Lola

Un atelier de concertation sous régional s’est ouvert hier, jeudi 20 décembre 2018, dans la ville de Lola. Il réunit plusieurs acteurs venus de la Guinée et de la Côte d’Ivoire qui se penchent sur la protection transfrontalière des forêts classées des deux pays, rapporte un correspondant des de Guineematin.com dans la région.

Cette rencontre est organisée par la par la direction régionale de l’environnement de N’zérékoré. Elle regroupe 62 participants venus de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Les travaux portent sur la protection des forêts situées le long de la frontière entre les deux pays, notamment les réserves classées de Déré, du Mont Nimba et de Thiapleu.

« L’objectif de la présente rencontre est d’approfondir les actions de conservation à mener sur les Monts Nimba de façon transfrontalière. Car ni la flore et la faune sauvage, ni les eaux qui y coulent et les vents qui y soufflent, ni aucune autre composante remarquable de l’écosystème des Monts Nimba ne reconnaissent les concepts politiques entre nos États. Ils n’obéissent plutôt qu’aux lois naturelles », a déclaré Seydou Barry SIDIBE, le secrétaire général du ministère de l’environnement, des eaux et forêts, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ces travaux.

Sébastien Tounkara

Présent à cette cérémonie, le Gouverneur de la région administrative de N’zérékoré, Sébastien Tounkara, a salué l’organisation de cet atelier. Selon lui, cette rencontre vient à point nommé. « L’atelier qui nous réunit ici ce matin vient à point, eu égard à la situation que nous vivons au quotidien pour la gestion de nos forêts en général, et celle des forêts transfrontalières en particulier. Je n’ai rien à vous apprendre d’une manière exhaustive sur la destruction anthropique de nos forêts et le changement climatique dans lequel nous vivons.

À cet effet, il est temps que nous nous levions pour conjuguer les efforts afin d’appliquer les lois et mettre hors d’état de nuire les braconniers de la faune et de la flore, qui sont les richesses de nos forêts. Je vous exhorte à une analyse critique de la situation de coopération transfrontalière pour la gestion concertée de nos forêts de Déré, Tiapleu et Mont Nimba. Je reste convaincu que chacun en ce qui le concerne mettra tout en œuvre pour la réussite de cet atelier », a dit le Gouverneur qui a représenté le ministère de l’administration du territoire et de décentralisation à cette rencontre.

De son côté, Diarra Karim, préfet de Danané et chef de la délégation ivoirienne, s’est félicité aussi de la tenue cette rencontre. Il a exhorté les parties guinéenne et ivoirienne à conjuguer les efforts pour mettre un terme à la dégradation des forêts transfrontalières. « Cette rencontre revêt pour nous un caractère tout particulier et nous réconforte à plus d’un titre. La forêt ivoirienne est en perpétuelle souffrance du fait de la déforestation. Elle est passée de 16 millions d’hectares à moins de 3 millions d’hectares, sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs anthropiques.

Au moment où le monde entier se mobilise pour trouver des solutions appropriées aux effets pervers et néfastes du changement climatique, il est plus que nécessaire de fédérer nos énergies en vue de capitaliser nos acquis pour une gestion efficace et durable des forêts transfrontalières, notre patrimoine commun et précieux. Je voudrais enfin, m’en féliciter et espérer qu’avec la volonté affichée des parties prenantes, la réactivation du cadre de concertation et d’échange bipartite permettra une meilleure gestion concertée pour la sauvegarde de notre riche patrimoine de biodiversité transfrontalière, pour le bonheur de nos populations », a indiqué le responsable ivoirien.

Au cours de cet atelier, les techniciens présents vont élaborer un plan d’action concret et budgétisé qui devrait permettre une meilleure gestion des forêts transfrontalières.

De Lola, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel : +224 620166816/666890877

Facebook Comments Box