Baisse du prix du carburant : ce qu’en dit Damaro Camara

Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG arc-en-ciel

Le gouvernement guinéen vient d’annoncer la baisse très prochaine du prix du carburant. Selon la décision prise lors du conseil des ministres du jeudi, 27 décembre 2018, le prix du litre de carburant va passer de 10.000 à 9500 francs guinéens, soit une réduction de 500 francs. Depuis son annonce, cette mesure suscite une véritable controverse à Conakry. Interrogé par Guineematin.com sur la question, l’honorable Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale, parle d’une décision tout à fait normale qui ne devait pas entraîner une polémique.

« Les variations du coût du pétrole, cela se passe partout dans le monde. Dans certains pays, le matin tu te réveilles c’est à un franc avant que tu ne reviennes le soir c’est à deux (2) francs. Il faut qu’on s’habitue à cela désormais. Ce n’est pas un évènement ça, mais on fait de tout ici des évènements. Ce n’est même pas le gouvernement qui aurait dû annoncer, ce sont les compagnies d’hydrocarbures, c’est tout. J’ai la chance d’aller ailleurs, ça peut changer deux à trois fois dans la même journée à la pompe. Aux Etats-Unis par exemple, non seulement ça peut changer d’heure en heure, ça change de quartier en quartier, de rue en rue. C’est la même chose en France. Ça peut être beaucoup plus cher à Kaloum et un peu moins cher au kilomètre 36 », a-t-il dit.

Pour certains, cette baisse est une « insulte » au peuple, car elle n’aura pas d’effet sur les conditions de vie des guinéens. Mais, l’honorable Amadou Damaro Camara, lui, trouve la décision du gouvernement raisonnable. Pour le parlementaire, c’est bien de baisser le prix pour respecter le principe de flexibilité, mais aussi il faut fixer un prix qui évite à l’Etat de subventionner le carburant. « Même si tu donnes le carburant gratuitement, il y en a qui diront que l’Etat est mauvais. Quand on a 500 francs de moins sur le litre, 100 litres quand même ça fait 500 mille dans la poche du citoyen.

Il n’y a pas de pauvre avec les voitures. 500 francs de moins n’appauvrit pas plus que 500francs de plus, ça garde quelque chose quand même dans la poche du citoyen. Tout le monde achetait déjà à 10 mille, il n’y avait plus de problème, maintenant qu’on a 500 francs de moins, si ça n’enrichit pas le guinéen, le consommateur, ça ne va pas l’appauvrir davantage. Si on n’ajuste pas les prix, on n’est obligé de payer pour les pays voisins. Justement, c’est le facteur le plus évident d’appauvrissement de nos populations. Quand on prend l’argent qui devrait servir à améliorer leurs conditions de vie, pour servir à payer le gap entre l’importateur et la consommation des pays voisins, ça suppose que notre prix est plus bas par rapport aux pays de la sous-région », a-t-il fait remarquer.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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