Aboubacar Soumah : «notre grève n’est pas politique, ni ethnique…»

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Des responsables du SLECG (Syndicat Libres des Enseignants et Chercheurs de Guinée) au niveau préfectoral et communal ont assisté à une assemblée générale extraordinaire du mouvement ce samedi, 29 décembre 2018, à son siège national à Donka. La démarche visait à démentir les allégations d’essoufflement de la grève générale et illimitée, entamée depuis pratiquement 3 mois, et de resserrer les rangs face aux multiples menaces que connait le mouvement, a appris sur place Guinematin.com à travers un de ses reporters.

Sur les 38 secrétaires généraux des bureaux préfectoraux et communaux attendus à cette rencontre, c’est seulement celui de Beyla qui n’a pas pris part à la rencontre. Pour le reste, ceux de Kankan, Boffa, Télimélé, et Tougué auront été longuement applaudi pour leur efficacité sur le terrain dans le respect du mot d’ordre de grève générale et illimitée, lancée depuis le 03 octobre dernier.

Selon Aboubacar Soumah, secrétaire général du bureau exécutif national du SLECG, « nous sommes à une phase très décisive de notre lutte suite au gel des salaires qui a causé des pertes en vies humaines et la dislocation de certaines familles. Vue la décision insensée, irréfléchie, irresponsable du Premier ministre, l’obstination du gouvernement face à notre revendication, vue l’indifférence notoire des parents d’élèves, des institutions républicaines face à ce qui se passe dans notre pays… nous nous retrouvons ici aujourd’hui pour prendre nos responsabilités afin de renforcer notre position pour que le gouvernement fasse une proposition concrète, substantielle su nos salaires ».

Malgré toutes les menaces, précise Aboubacar Soumah, « il n’est pas question pour nous de reculer. Aujourd’hui, on est entrain de raconter par-ci, par-là que 50% des enseignants ont déjà repris les cours. C’est le Premier ministre qui l’a déclaré. Chers enseignants, notre destin est dans nos mains. Comme on l’a été le 03 octobre dernier, nous devons être plus déterminés ».

En outre, Aboubacar Soumah a suggéré à ses camarades de faire très attention sur les discours divisionnistes qui n’ont pour but que d’affaiblir voire de tuer le SLECG. « Nous avons fait appel aux secrétaires généraux de la préfecture de la Haute Guinée pour qu’ils comprennent que cette revendication n’est pas politique, elle n’est pas ethnique, ni régionaliste, encore moins communautariste. C’est une revendication professionnelle qui concerne les enseignants de notre pays. Le caractère ethnique qu’on veut imprimer à notre revendication, il faut que vous compreniez que les politiciens, le gouvernement, ils passent par tous les moyens pour saper notre mouvement ».

Après avoir été présentés aux nombreux enseignants présents pour cette assemblée extraordinaire, certains secrétaires généraux des bureaux préfectoraux ont pris parole pour raconter les intimidations et autres menaces qu’ils subissent en longueur de journée. Tous vont réaffirmer devant le bureau national du SLECG leur engagement à continuer le combat jusqu’à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Le secrétaire général du SLECG de Télimélé va demander l’appui du bureau national du pour porter plainte contre le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Selon Mamadou Bobo Diallo, « quand le ministre Mory Sangaré est revenu de sa tournée, il annoncé qu’à Télimélé, les écoles sont fréquentées par les enseignants à hauteur de 96%. Mais, ce qu’il n’a pas voulu dire, c’est que le salaire de 96% des enseignants est gelé pour fait de grève. C’est vraiment paradoxal. C’est pourquoi, je sollicite l’appui du bureau national du SLECG pour porter plainte contre Mory Sangaré. Si les écoles sont fréquentées à 96%, pourquoi ne nous paye-t-il pas ? C’est très curieux comme mesure », a ironisé le jeune syndicaliste.

Pour sa part, le patron du SLECG de Fria, est venu démentir les « élucubrations qui prétendent que je m’apprêt à lever la grève à Fria. On est loin de là. La grève se poursuit de la plus belle des manières à Fria et d’ailleurs, je ne suis pas habiliter à lever le mot d’ordre de grève… Que les réseaux sociaux et les sites arrêtent de manipuler l’opinion », a dit Amara Touré, longuement applaudi tout comme ses prédécesseurs.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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