Journée d’assainissement : entre paralysie et rançon de la police

La campagne d’assainissement de la ville de Conakry, déclenchée depuis quelques mois par le gouvernement, ne fait pas que des heureux. A l’occasion de la journée de ce samedi, 29 décembre 2018, de nombreux citoyens ont éprouvé d’énormes difficultés à se déplacer. Ce qui fait le plus mal, c’est que des agents de la sécurité routière en ont profité pour retirer de l’argent à certains motards à certains endroits de la commune de Ratoma, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Au carrefour Centre Emetteur de Kipé, des policiers de la CMIS (Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité) ont mis des barricades pour empêcher tout passage. Dans les environs, des agents de la sécurité sont aux aguets pour non pas demander aux motards de rebrousser chemin, mais pour les immobiliser. Un lieutenant aux yeux rouges vous intime l’ordre de descendre de votre engin, avant de l’envoyer au commissariat de police située à quelques pas de Prima Center.

« C’est des ordres qu’on a reçus d’immobiliser tout engin. Vous revenez à 11 heures pour payer une contravention de 500 mille FG pour les véhicules et 300 mille FG pour les motos », lance un commissaire de police sur un ton ferme.

Des journalistes en partance pour le boulot sont du lot des usagers dont les engins sont immobilisés sur les lieux. Un d’entre eux, après avoir longuement parlementé, débourse la somme de 30 mille FG pour récupérer sa Honda Part avant de partir. Le jeune lieutenant va donner 10 mille FG à la policière, la gardienne des clés, avant de mettre dans sa poche.

Le second journaliste, ne voulant pas se prêter à ce jeu, après avoir imploré tous les noms, va se résoudre à rallier son service et laisser sa moto de marque TVS dans les mains de la police.

Au même endroit, d’autres motards étaient en chaude discussion avec les agents. Ça marchandait d’autant plus que les policiers n’étaient pas prêts à prendre une somme dérisoire.

Cette scène de racket est fréquente sur le terrain à de nombreux carrefours de Conakry où, à la moindre incartade, c’est des montants qui circulent entre protagonistes. Les usagers y laissent souvent des plumes.

Cette mesure d’interdiction de la circulation de 6 h à 11 h à l’occasion du dernier samedi de chaque mois, en plus de restreindre la liberté de circuler, est l’occasion pour certains policiers de faire la poche à de nombreux usager de la route. Le plus choquant est que ces montants indument perçus vont des les poches des requins de la route.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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