Enseignants fictifs : le SLECG dénonce « les milliards qui tombent dans les poches d’un clan »

L’atmosphère était joyeuse ce samedi, 12 janvier 2019, à l’occasion de l’assemblée générale du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG). De nombreux enseignants ont rallié le siège de la structure pour célébrer la « victoire » consécutive à la signature du protocole entre le gouvernement et les grévistes. Aboubacar Soumah en a profité pour faire de nombreuses recommandations aux enseignants, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Quarante huit heures après la signature du protocole entre le gouvernement et les grévistes, le SLECG s’est retrouvé à son siège à Donka. La démarche visait à féliciter les grévistes qui ont tenu bon, contre vents et marrées, et de donner des directives aux enseignants.

Dans son discours, le secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah, a félicité les enseignants pour le courage dont ils ont fait preuve durant les 3 mois de traversée du désert. « Je remercie tous les enseignants qui ont consacré tout leur temps depuis le déclenchement de cette grève. Mais, vous avez vu que nous avons à faire à un gouvernement qui n’a pas pitié des enfants de notre pays. Avec votre courage, votre détermination, on en est arrivé là aujourd’hui. Je vous félicite pour votre dévouement ».

Par ailleurs, Aboubacar Soumah est revenu sur les fictifs qui peuplent le système éducatif et qui doivent être démasqués à tout prix. « Nous sommes conscients que c’est des milliards et des milliards de francs guinéens qui tombent dans les poches d’un clan. Nous avons encore un autre problème, parce que pour démanteler ce clan, ce ne sera pas facile. Ils sont bien structurés, il y a les ministres, les chefs de cabinet, des hauts cadres de l’Etat, au niveau de la Fonction Publique, des Finances, du Budget, des 3 départements du système éducatif. Ils sont tous impliqués dans ces cas de fictifs. Donc, nous avons un travail énorme à abattre. Mais, nous serons très vigilants », a-t-il laissé entendre.

Pour faire face à cette situation, Aboubacar Soumah demande aux enseignants de prendre le taureau par les cornes. « Nous allons demander à tous les responsables des établissements, puisque nous y avons des structures du SLECG, de dresser la liste de tous les enseignants en situation de classe et le personnel d’encadrement de votre établissement. Avant que la mission n’arrive, chaque établissement doit fournir une liste exhaustive de tout le personnel de l’établissement. On doit dénicher tous les cas frauduleux », a-t-il conseillé.

En outre, le secrétaire général du SLECG a dénoncé le fait que nombre de fonctionnaires soit passés par l’éducation pour aller vers d’autres départements. « Tous ceux qui ont migré par là, et qui sont dans d’autres départements, ont deux salaires. Donc, nous devons décanter toutes ces situations là ».

La grève, entamée le 03 octobre dernier, a paralysé le système éducatif pendant trois mois. Devant le retard accusé, Aboubacar Soumah demande aux enseignants de reprendre les cours à zéro, d’organiser des séances de rattrapage, des cours du soir pour les classes d’examen, de ne pas aller en congé au mois d’Avril et même d’accepter une prolongation de l’année scolaire jusqu’au mois d’août prochain.

Pour finir, Aboubacar Soumah a mis en garde le gouvernement contre tout refus du gouvernement d’appliquer intégralement le contenu du protocole signé le jeudi. « La grève n’est que suspendue », a-t-il rappelé.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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