Conakry : un polygame trimballé en justice par sa première femme

Ce n’est plus le parfait amour au sein du couple Aboubacar Touré et Makalé Touré, marié depuis plus de 30 ans. Le mari, polygame depuis 13 ans, est aujourd’hui trimballé en justice par sa première femme pour des faits de vol, de destruction d’édifice privé et d’abandon de famille. Le procès a démarré hier, mercredi 23 janvier 2019, au tribunal correctionnel de Dixinn, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aboubacar Touré et Makalé Touré, mariés depuis le 12 août 1988, ont eu au cours de leur union trois (3) enfants. Devant les multiples disputes dans le couple, la dame a jugé nécessaire de saisir la justice.

A la barre du tribunal correctionnel de Dixinn, les deux époux se sont contredits devant les questions du juge Aboubacar Maférin Camara.

Le prévenu, Aboubacar Touré, a expliqué la genèse du différend qui l’oppose à sa femme. Selon lui, il a acheté une parcelle au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma, où il a construit une maison de trois chambres et salon depuis 1988. Et, comme la famille s’est agrandie, il décide de revendre la concession pour aller construire une villa à Sonfonia et une autre à Kountia pour que sa famille vive à l’aise.

« Nous étions au nombre de dix dans une maison de trois pièces à Lambanyi. Les enfants dormaient au salon. J’ai donc décidé de revendre la maison et de chercher deux concessions ailleurs pour chacune de mes femmes et leurs enfants. Elle était informée de la vente deux ans après et elle était consentante » a introduit le mari.

C’est ainsi, poursuit-t-il, « après la vente, j’ai acheté une concession de 3 chambres et salon à Sonfonia. Et une autre à Kountia de 7 chambres et deux salons. J’avais dis que Makalé Touré, qui est la première femme, va rester à Lambanyi avec ses 3 enfants. Et sa coépouse à Kountia avec ses 5 enfants. Mais, il se trouve que le local de Sonfonia est en litige, qui est même pendant devant les tribunaux. Je lui ai dit d’aller s’installer à Kountia en attendant de régler ce problème. Elle a refusé complètement de me rejoindre à Kountia. Elle parle de vol de ses biens, mais tous ces effets qu’on a pris à son absence à Lambanyi sont classés dans une chambre à Kountia. Je n’ai rien pris. Quant à l’abandon de famille, je n’ai pas abandonné. Seulement, je ne peux pas donner la dépense pendant qu’on vie de façon séparée. Elle refuse de me rejoindre à Kountia. Le bâtiment de Lambanyi en question a été entièrement démoli par les nouveaux propriétaires auxquels je l’ai revendu ».

Pour sa part, la plaignante dit que son mari a revendu la maison où elle habitait à Lambanyi sans la tenir au courant. « Il a revendu la concession sans m’avertir. Ils sont venus, à mon absence, décoiffer la maison, enlever portes et fenêtres. Ils ont pris mes bijoux, mes deux valises, ma provision alimentaire et 25 millions de francs guinéens. Après, il a pris ma coépouse, avec qui il s’est marié le 26 février 2006, pour l’envoyer à Sonfonia. Et moi, il dit que là où il a acheté pour moi, il y a litige. Donc, d’aller rejoindre sa deuxième femme. Ça ! Je ne le ferai jamais. Ce n’est pas un refus de le rejoindre, mais il fallait moi aussi qu’il me trouve une concession à part où je peux rester avec mes enfants. Mais moi, je ne vais jamais cohabiter avec ma coépouse dans une même cour », a-t-elle soutenu.

Après ces différentes explications, l’affaire a été renvoyée au mercredi, 30 janvier 2019, pour la comparution d’un certain Deen Touré, cité comme étant celui qui est venu décoiffer la maison à Lambanyi.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

Facebook Comments Box