« Conakry Ville Propre » : déçus, des citoyens déplorent le mode opératoire

Le dernier samedi de chaque mois est consacré à l’assainissement de la capitale guinéenne. Cette opération, engagée par le gouvernement et dénommée Conakry Ville Propre, n’est pas du goût de certains citoyens qui dénoncent le mode opératoire de ladite campagne, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

De nombreux citoyens, rencontrés ce samedi, 26 janvier 2019, au carrefour ENCO 5, dans la commune de Ratoma, ont été pénalisés par le blocage de la route à l’occasion de cette 7ème journée d’assainissment.

Au moment où toutes les routes sont barricadées, de nombreux citoyens ont été pénalisés. Ils approuvent l’initiative d’assainir mais déplorent la démarche employée par le gouvernement.

Mamadou Mountagha Baldé

Mamadou Mountagha Baldé, Enseignant chercheur, trouve que l’assainissement est une bonne chose, mais dénonce la procédure. « Assainir la capitale est une très bonne chose. Mais, je crois que c’est la procédure qui est vraiment biaisée. En principe, on ne doit pas bloquer par exemple les élèves, les étudiants, les professeurs. Moi, je suis là, arrêter, je ne peux pas aller travailler. Actuellement, les étudiants chôment. Je crois, il faut trouver une autre procédure pour que la capitale soit propre et aussi que les gens continuent à travailler. C’est du tape-à-l’œil. Avec cette procédure, la ville ne sera jamais propre », pense-t-il.

Comme solution, Mamadou Mountagha Baldé propose aux autorités de trouver une usine de transformation des déchets. « On doit privatiser ce secteur en cherchant une usine de transformation des déchets. En ce moment, tout ira mieux» a-t-il lancé.

Sovogui Michel Sagno

Un autre citoyen, empêché d’aller à l’université pour suivre ses cours, trouve que cette opération d’assainissement est une perte de temps. Selon Sovogui Michel Sagno, « c’est une manière de faire perdre le temps aux personnes qui se rendent dans les différents services. Les routes sont bloquées, il y a des urgences partout, et on ne voit pas les personnes qui sont en train d’assainir. Tous les caniveaux sont remplis, tandis qu’il n’y a pas de circulation. Je trouve cela vraiment atroce pour la population ».

Alghassimou

Pour sa part, le conducteur de taxi, Alghassimou, demande au gouvernement de changer de stratégie. « Assainir la ville, c’est très bien. Mais pour moi, le gouvernement doit changer de stratégie. Je viens de Kagbélen. Jusqu’à Enco5, je n’ai pas vu quelqu’un qui assainit. Si on assaini vers Kaloum ou vers Matam, on barre ce côté et le reste on laisse les citoyens vaquer à leurs occupations. Mais, avec les barrages, il y a des cas d’urgence, des malades, et autres activités que les gens doivent régler. S’ils libèrent la route aussi à 11 heures, tout le monde va sortir à la fois et la route sera complètement bloquée », se désole notre interlocuteur.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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