Cheick Sacko contre un journaliste : le tribunal condamne Mamadou Saliou Diallo


Mamadou Saliou Diallo du site Nouvelledeguinee.com

Ces derniers temps, de nombreux journalistes guinéens sont trimballés en justice avec des fortunes diverses. Si les uns s’en sortent « indemnes », d’autres subissent la rigueur de la loi. Notre confrère, Mamadou Saliou Diallo, du site nouvelledeguinee.com, a été reconnu coupable de diffamation et d’injures publiques à l’encontre du ministre d’Etat en charge de la justice, Cheikh Sakho, par le tribunal correctionnel de Kaloum, a appris sur la place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Saliou Diallo, ancien de la radio Liberté FM et de la Nouvelle Tribune, a été condamné au payement d’une amende d’un million et demi de francs guinéens, ce lundi, 28 janvier 2019. Il était poursuivi pour diffamation et injures publiques à l’encontre du ministre d’Etat, ministre de la justice, garde des sceaux, maître Cheick Sacko.

C’est suite à un article de presse, que le journaliste a publié sur son site, le mercredi 6 juin 2018, que le ministre s’est estimé diffamé et injurié. Un article au vitriol, où notre confrère accuse Cheikh Sacko d’avoir reçu un pavillon dans la banlieue de Barcelone, en Espagne, comme dessous de table dans l’attribution du marché de construction de la grande prison de Yorokoguiya de la part de la société bénéficiaire. L’article avait un titre pour le moins accrocheur : « Justice, bruyantes et puantes sales casseroles de Cheick Sacko ».

A la barre, Mamadou Saliou Diallo a reconnu les faits d’être auteur de l’article. Par la suite, il a présenté des excuses au ministre car, selon lui, il n’avait nullement l’intention de lui nuire. « Oui, c’est moi qui suis l’auteur de l’article. C’est quelqu’un qui m’a donné cette information. Je l’ai publié sans vérifier. Mais, dès que j’ai publié, je me suis rendu compte que j’ai manqué du professionnalisme. J’ai enlevé l’article et je l’ai écrasé aussitôt. Ça, je le regrette, j’ai failli et je présente toutes mes excuses. C’est la première fois que cela m’arrive ».

Me Mohamed Sampil

Dans ses plaidoiries, le conseil de la partie civile, maître Mohamed Sampil dira que le journaliste a diffamé le ministre sur la base de faits absolument faux. « Le journaliste a dit que le ministre a reçu un pavillon dans la banlieue de Barcelone, en Espagne, comme dessous de table dans l’attribution du marché de construction de la grande prison de Yorokoguiya de la part de la société bénéficiaire. Or, maitre Cheick Sacko ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve cette société. Lorsque ce contrat a été signé, maître Cheick Sakho n’était pas ministre. C’est son prédécesseur, maître Christian Sow, qui était ministre en ce temps. Donc, c’est sur la base des faits absolument faux, et en absence de tous éléments de preuves qu’il a diffamé le ministre Cheick Sacko » a-t-il dit.

Ensuite, dit l’avocat, « l’intention coupable est établie à l’encontre du journaliste, dès lors qu’il n’a pas pris soin de recouper l’information en allant vers maître Cheick Sacko pour recueillir sa version des faits, avant de distiller l’information. Ces infractions portent atteinte à l’honneur et à la considération de maitre Cheick Sacko. Le préjudice est incommensurable. C’est pourquoi, nous sollicitons de le condamner à un franc symbolique et d’ordonner l’insertion de la décision, aux frais de Mamadou Saliou Diallo, dans tous les organes de presse en République de Guinée à savoir : les télévisions, les radios, les sites internet, et dans la presse écrite, y compris son propre site ».

Le procureur Aboubacar Sir Sylla dans ses réquisitions demandé au tribunal de le condamner à 2 millions de francs guinéens en publiant la décision dans toutes les éditions y compris son site d’information.

Me Thierno Moussa Diallo

De son côté, le conseil de la défense, maître Thierno Moussa Diallo, a rappelé que son client n’a pas nié les faits. Mais, dit l’avocat, dès qu’il a publié l’article, il l’a écrasé et personne ne pourra le reproduire. Il s’est rendu compte qu’il a manqué de professionnalisme. Ensuite, on a présenté nos excuses les plus sincères. Donc, nous sollicitons d’être cléments en ramenant l’amende à sa juste proportion », a-t-il plaidé.

Finalement, Mamadou Saliou Diallo a été condamné par le tribunal à 1 million 500 mille francs guinéens. Ensuite le tribunal a ordonné à ce que la décision soit « publiée, aux frais du prévenu, dans toutes les éditions de la place y compris son site nouvelledeguinee.com ».

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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