Manifestation à Kankan : des citoyens réclament l’installation de leur conseil communal

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Plusieurs habitants de Kankan ont manifesté dans la rue, ce lundi 28 janvier 2019. Ils sont sortis réclamer l’installation de leur conseil communal qui se fait attendre depuis une année environ, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

La ville de Kankan est l’une des communes qui n’ont pas encore leur conseil communal, élu à l’issue des élections communales de février 2018, installé. Le retard de l’élection de l’exécutif de la mairie et l’installation du conseil communal, sont dus à un problème qui mine le RPG Arc-en-ciel. Le parti au pouvoir qui a largement remporté le scrutin du 04 février 2018, peine à trouver un candidat consensuel au poste de maire. Et de cette situation, les habitants de Kankan en ont marre.

C’est pourquoi, un groupe de jeunes a décidé d’organiser cette marche pacifique pour exiger l’installation du conseil communal. Les manifestants ont entamé leur mouvement au niveau du rond-point Komarala et ont défilé dans les rues de la ville en scandant des slogans comme : « Nous voulons nos maires ; installez nos maires ; trop c’est trop ». Mais, les jeunes qui ont réussi à rallier plusieurs habitants des zones traversées derrière leur mouvement, n’ont pas pu aller au bout de leur manifestation.

Ils ont été stoppés devant le stade préfectoral M’Ballou Mady Diakité par un dispositif sécuritaire mis en place par le préfet de Kankan. Aziz Diop a demandé aux manifestants de se disperser au risque de se faire arrêter. Ce que les meneurs du mouvement ont catégoriquement refusé. Après une chaude dispute entre les deux camps, Aziz Diop a réussi finalement à convaincre les manifestants à aller discuter de la question avec lui à la préfecture.

Au cours de cette rencontre tenue dans la salle de conférence de la préfecture, Nakany Konaté, la porte-parole du collectif des jeunes pour le développement, a exprimé la colère des jeunes de Kankan face au retard de l’installation de leurs élus locaux. « Nous jeunes, nous sommes réunis ce matin par rapport au retard de l’installation du conseil communal. On a beaucoup attendu, puis on a réfléchi en collectif et on s’est posé la question de savoir : pourquoi le retard de l’installation du conseil communal ? Nous avons voté pour avoir un maire, pour le bon fonctionnement de la commune urbaine, nous n’avons pas d’information sur tout ce qui tourne autour de ce problème, pourtant nous sommes des citoyens de Kankan.

C’est dans ce souci, que nous avons adressé une demande au secrétaire général de la commune qui assume le rôle du maire, pour que la hiérarchie soit informée. Mais, il a refusé de la prendre. Il nous a dit de bien regarder autour de nous si la commune n’est pas bien gérée, si jamais la commune ne fonctionne pas bien de le dire, que pour le moment il n’y a aucun problème et qu’on n’a pas à s’inquiéter. Donc il a rejeté la lettre. C’est pourquoi on est sorti ce matin pour venir rencontrer les autorités, leur demander à ce qu’elles nous aident à installer nos conseillers communaux », a-t-elle dit sous les ovations des jeunes.

Même s’il a fustigé la démarche des jeunes qu’il juge non conforme à la procédure, le préfet de Kankan a tout de même reconnu que les citoyens ont le droit d’interpeler les autorités sur leurs préoccupations. « Les citoyens ont le droit de demander aux autorités pourquoi la non installation du conseil communal. S’il y a quelqu’un qui est fatigué aujourd’hui, qui a honte aujourd’hui à Kankan, c’est bien le Préfet Aziz Diop. Vous citoyens, vous vous êtes acquitté de votre devoir civique en élisant les conseillers, vous êtes en train de m’aider parce que c’est une charge. Mais si les 41 conseillers ne s’entendent pas, il n’y a pas de consensus pour le bureau. Mais même s’ils sont prêts aujourd’hui, on va installer le conseil de la commune. Vous avez bien fait aujourd’hui de m’interpeler, même si la forme a manqué. Mais je vous demande de retourner chez vous. Je vous félicite et je vous encourage, je vous demande de rentrer chez vous paisiblement », a lancé Aziz Diop.

Les manifestants ont entendu l’appel du préfet et ont décidé de rentrer chez eux dans le calme. Mais, ils promettent, si rien n’est fait très rapidement pour installer le communal de Kankan, de se faire entendre encore dans les jours à venir.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Tél : 00224 627 24 13 24

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