Elections locales : un an après, les citoyens déçus

Cela fait une année jour pour jour depuis que la Guinée a organisé ses élections locales qui étaient attendues depuis plus d’une décennie. Le 04 février 2018, les Guinéens sont allés aux urnes pour élire leurs conseillers communaux. Le 04 février 2019, certaines communes du pays attendent encore l’installation de leurs conseils communaux dont celles urbaines de Matoto (à Conakry) et de Kankan (la capitale de la Haute Guinée) où le parti au pouvoir est mis en difficulté…

C’est donc sous le régime Alpha Condé que la Guinée peut se targuer d’avoir la palme d’or du plus long et fastidieux contentieux électoral, essentiellement dû aux difficultés du parti présidentiel, le RPG Arc-en-ciel, à se faire de la place dans les exécutifs communaux de nos différentes collectivités. Un après s’être rendus aux urnes, les citoyens se disent déçus de la façon dont le processus a été conduit.

Guineematin.com vous propose ci-dessous les réactions de quelques habitants de Conakry, interrogés sur la question par un de nos reporters.

Bartélémy Loua

Bartélémy Loua : par rapport à l’installation des conseils communaux, on constate qu’il n’est pas encore arrivé à terme, un an après le scrutin. Ce qui ne se doit pas. Ce n’est pas normal. C’est très choquant de voir qu’une année après le vote, on n’a pas encore tous les maires installés à plus forte raison les chefs de quartiers et de districts. Je demande à l’Etat de tout faire pour que le processus puisse enfin s’achever ; que tous les élus soient installés pour qu’ils se mettent au travail afin de développer nos collectivités.

Momo Bangoura

Momo Bangoura : à Kamsar, le conseil communal n’est toujours pas installé. A Matoto, c’est la même chose. A Kankan, c’est pareil. Un peu partout, il y a des problèmes qui empêchent l’élection des exécutifs communaux et l’installation des élus. Ce n’est pas une bonne chose ça. Plusieurs autres pays africains ont fait des élections après nous, les résultats ont été proclamés et les élus ont pris fonction. Je ne sais pas pourquoi nous on n’arrive pas à le faire. C’est une première d’ailleurs même en Guinée qu’on fasse une élection et qu’on attende une année sans que les élus ne soient installés.

Thierno Ibrahima Diallo

Thierno Ibrahima Diallo : je vais dire que c’est honte pour la Guinée cette situation que nous vivons aujourd’hui. Cela fait une année qu’on a voté, et jusqu’à présent, il y a des élus qui ne sont pas encore installés. Je pense que c’est une négligence de la part de l’Etat. Tout le monde devait se lever et lutter pour que tous les élus soient enfin installés.

Demba Traoré

Demba Traoré : je regrette et déplore profondément ce retard qui, à mon avis, n’est pas du tout avantageux pour les collectivités dont les élus ne sont pas encore installés et pour tout le pays. Parce qu’en refusant d’installer les élus locaux, on empêche le développement à la base. Si la population a fait son choix, je pense bien que l’Etat doit respecter ce choix.

Fatoumata Djouldé Diallo pour Guineematin.com

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