Election contestée à Ouré-Kaba (Mamou) : les graves révélations d’un conseiller du RPG

Elhadj Ousmane Barry, maire contesté de Ouré-Kaba

Comme indiqué par nos précédentes dépêches, l’élection d’Elhadj Ousmane Barry (86 ans) à la tête de la commune rurale de Ouré-Kaba (dans la préfecture de Mamou) hier, lundi 11 février 2019, est contestée à la fois par ses adversaires de l’opposition que par certains conseillers du parti au pouvoir.

Guineematin.com a appris que cinq conseillers du RPG arc-en-ciel (dont deux qui voulaient se présenter pour la mairie) ont été séquestrés avant le vote et remplacés par des personnes qui n’étaient même pas de la liste des candidats. Les cinq conseillers qui avaient été détenus sont : Karamoko Alseny Diandian, Karamoko Lamine Mansaré, Lamine Camara (président du district de Yomaya-limban), Seny Leingué Mansaré (président de district de Sitakoto) et Aly Sogoroyah.

Libérés après le vote, ces conseillers « séquestrés » (ont refusé de reconnaître ce vote et dénoncent des pratiques illégales et inacceptables. Selon le conseiller élu, Karamoko Alseny Diandian (un des tous premiers militants du RPG à Ouré-kaba), lui et quatre autres conseillers du RPG ont été persécutés depuis le dimanche. Leur calvaire aurait commencé à la résidence du préfet de Mamou, Mory Diallo, en présence du Gouverneur de la région administrative, Amadou Oury Lammy Diallo, et du ministre de la culture, des sports et du patrimoine historique, Sanoussy Bantama Sow (originaire de Ouré-Kaba).

Guineematin.com vous propose ci-dessous l’intégralité des propos de Karamoko Alseny Diandian.

Karamoko Alseny Diandian

« Depuis le Dimanche, les autorités nous ont appelés à Mamou, chez le préfet. Ils nous ont réuni là-bas au nombre de 13 personnes. Du côté du RPG, on était 8. Il y avait quatre (4) conseillers de la liste indépendante (Benkan) et un (1) conseiller de l’UPR. Sur place, il y avait le ministre Bantama Sow, le gouverneur, le préfet, les deux secrétaires généraux de la préfecture et un important dispositif de sécurité. La cour de la résidence était pleine de gendarmes et de policiers. On a trouvé au moins cinq (5) pick-up de gendarmes et de policiers sur place. A notre arrivée, on ressemblait à des prisonniers. Il n’y a pas ce que le ministre ne nous a pas dit. Il a utilisé toutes les façons qu’il connait pour insulter quelqu’un, pour nous rabaisser. Ensuite, il a ordonné au comité directeur du parti de nous enlever de la liste des conseillers du RPG. Nous avons passé la journée là-bas, enfermés dans la cour du préfet. Ils ont confisqué nos téléphones. Même quand on voulait aller aux toilettes, les agents refusaient de nous l’accorder. C’est dans ça qu’on a passé la journée du Dimanche. Aujourd’hui encore, lundi, les autorités ont répété la même chose. Le RPG a huit (8) conseillers. Ils m’ont pris, moi et quatre autres conseillers pour nous enfermer dans les locaux du crédit rural. Nous sommes tous les cinq des conseillers du RPG. Ils ont pris cinq (5) autres personnes, toutes originaire de Bantamayah et une autre de Ouré-Kaba centre pour nous remplacer. Ce sont ces gens-là qui ont voté à notre place. Des gens que nous ne connaissons même dans le parti (le RPG). Et, pourtant, nous les cinq conseillers qui avons été enfermés aujourd’hui, nous sommes ceux qui ont implanté et enraciné le RPG à Ouré-Kaba. Ils nous ont enfermés et ils ont aussi confisqué nos téléphones. C’est quand ils ont fini de faire tout ce qu’ils avaient à faire qu’ils sont venus nous libérer. Et, pour nous libérer aussi, ils ont posé une condition. Ils nous ont dit qu’avant de recouvrer notre liberté, nous devons d’abord signer un engagement qui dit que nous reconnaissons l’élection de Elhadj Ousmane Barry. Nous avons répondu que comme sans notre consentement ils l’ont mis à la tête de la commune, on ne va pas signer un engagement pour sortir. Nous avons dit qu’ils ne peuvent pas nous enfermer tout ce temps et nous dire de signer un engagement. Maintenant que nous sommes libres, nous sommes en train de voir ce que nous pouvons faire, nous les cinq conseillers qui avons été enfermés, puisse que c’est nous qui sommes les fondateurs du RPG ici. Si pour tout ce que nous avons fait pour le RPG dans nos cinq districts, c’est comme ça, en nous enfermant, que le parti nous remercie, on va faire en sorte que ça n’arrive plus jamais. Comme c’est le RPG qui nous enferme, il ne nous enfermera plus », a expliqué Karamoko Alseny Diandian au téléphone de Guineematin.com

A suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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