Viol présumé d’une fille de 15 ans à Kobayah : Moussa Doumbia acquitté après 3 ans de prison

Placé sous mandat de dépôt le 08 Février 2016, pour le viol d’une jeune fille de 15 ans à Kobayah (dans la commune de Ratoma), Moussa Doumbia a été acquitté hier, lundi 11 Février 2019, par le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). Ce citoyen ivoirien de 26 ans a été déclaré non coupable par le tribunal qui l’a ainsi renvoyé des fins de la poursuite pour délit non constitué, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès.

Les faits qui étaient reprochés à Moussa Doumbia remontent au 25 janvier 2016. Ce citoyen ivoirien de 26 ans était étudiant à l’université de Sonfonia. Parallèlement à ses études, il travaillait au compte d’une PME de ramassage d’ordure à Conakry. Il était contrôleur et procédait, auprès des clients, au recouvrement des frais du ramassage des ordures pour son employeur. C’est dans ce cadre que le 25 Janvier 2016, Moussa Doumbia s’est rendu au domicile de l’une de ses clientes à Kobayah. Il trouva sa cliente absente des lieux. Cependant, avec la bénédiction de la jeune sœur de cette dernière, il entrera vérifier les poubelles avant de quitter les lieux. Le lendemain, il sera arrêté pour le viol de la jeune sœur de sa cliente, une jeune fille âgée de 15 ans.

A l’enquête préliminaire et chez le magistrat instructeur, Moussa Doumbia plaidera non coupable des faits mis à sa charge. Ce qui n’empêchera pas son placement sous mandat de dépôt et son renvoi devant le tribunal criminel pour l’ouverture d’un procès.

A la barre, Moussa Doumbia a clamé son innocence et a plaidé non coupable de ce viol qu’on lui reproche et pour lequel il est en prison depuis le 08 Février 2016.

« C’était un Jeudi vers 7 heures, je suis allé faire le recouvrement des frais (50 000 GNF) pour le ramassage des ordures. Je suis venu taper à la porte. Une fille (sa présumée victime) a ouvert la porte. Je lui ai demandé après la propriétaire de la maison, elle m’a dit que sa sœur (la propriétaire de la maison) est absente, qu’elle est partie au travail. Je lui ai alors chargée de dire à sa sœur que je reviendrais le soir. J’ai immédiatement quitté cette concession pour aller chez un autre client. Je ne suis plus revenu chez cette cliente. Le soir (le même jeudi) quand je suis rentré au bureau, mon patron m’a dit qu’il a reçu une convocation me concernant. J’ai pris la convocation et le vendredi, je me suis rendu à la police pour savoir de quoi il était question. C’est là qu’on m’a arrêté. Et, depuis ce jour, je suis en prison », avait expliqué Moussa Doumbia à l’ouverture de son procès.

Malgré les multiples reports enregistrés dans ce procès, la partie civile n’a jamais voulu se présenter devant le tribunal qui a jugé cette affaire. Et, ce lundi, le ministère public a requis « l’acquittement au profit du doute » à l’endroit de l’accusé. « En matière pénal, le doute profite à l’accusé. Et puisque, malgré les efforts et les moyens déployés par le parquet, la partie civile n’a pas voulu se présenter devant votre tribunal pour un débat contradictoire, le ministère public requiert l’acquittement de l’accusé Moussa Doumbia », a dit le procureur audiencier, Bakary Camara.

De son côté, l’avocat de la défense, maître Kpana Emmanuel Bamba a dit qu’il n’y a même pas de doute dans cette affaire. « Il faut avoir le courage de le dire. Ce dossier est une histoire qui a été montée de toutes pièces par une prétendue partie civile qui n’a jamais voulu être devant ce tribunal pour s’expliquer. Il n’y a pas eu de viol. Et, même si c’était le cas, rien n’impute ce viol à mon client. C’est pourquoi, je vous demande très respectueusement de renvoyer Moussa Doumbia des fins de la poursuite », a plaidé maître Kpana Emmanuel Bamba.

Dans son délibéré, le tribunal a finalement renvoyé Moussa Doumbia des fins de la poursuite, tout en constatant la non comparution de la partie civile.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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