Cour d’Appel de Conakry : une dame jugée pour l’assassinat de sa coépouse

Madame Hadiatou Diallo a comparu le vendredi passé, 15 février 2019, devant la Cour d’Appel de Conakry. Cette dame est accusée d’avoir ôté la vie de sa coépouse, à l’aide d’un couteau. Les faits se sont produits le samedi 13 avril 2017 à Mamou, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aussitôt après les faits, l’accusée a été mise aux arrêts et jugée par le tribunal criminel de Mamou où elle a été condamnée, le 26 avril 2017, à 13 ans de réclusion criminelle. Mais, cette décision du tribunal de première instance de Mamou a été aussitôt contestée par toutes les parties au procès : la partie civile, le ministère public, ainsi que la défense. Chacune de ces parties a trouvé la décision anormale et a interjeté appel au niveau de la Cour d’Appel de Conakry.

A l’ouverture des débats, ce vendredi 15 février 2019, devant cette juridiction, chaque partie a expliqué les motifs de son appel. Le conseil de la partie civile, maître Amadou Sow, reproche entre autres au TPI de Mamou d’avoir accordé des circonstances atténuantes à l’accusée. « Le tribunal de Mamou a accordé des circonstances atténuantes à l’accusée en disant que c’est un délinquant primaire. Ensuite, le juge a requalifié les faits d’assassinat à un cas de cas meurtre. Pourtant, il s’agit d’un assassinat, l’acte a été prémédité. C’est à 1 heure du matin que ce crime a été commis.

Et, l’accusée Hadiatou Diallo, a condamné toutes les portes et les fenêtres avant de commettre l’acte. Après, elle a caché le corps dans la maison. Les gendarmes qui sont venus sur les lieux étaient obligés de défoncer les issues pour pouvoir entrer dans la maison. Les personnes qui ont lavé le corps ont retrouvé une dizaine de coups de couteau sur la victime. Donc, au contraire, le juge devrait évoquer des circonstances aggravantes. Voilà pourquoi nous avons interjeté cette décision en appel », a expliqué l’avocat.

Abondant dans le même sens, le ministère public a estimé aussi que la peine de 13 ans de réclusion criminelle, prononcée par le tribunal de Mamou, est minime par rapport à l’infraction commise par l’accusée.

Faux, rétorque l’avocat de Hadiatou Diallo. Maître Mohamed Abou Camara souligne que sa cliente a agi en légitime défense et qu’elle ne mérite pas la peine qui lui a été infligée. « Elle ne mérite pas 13 ans de condamnation. Elle a agi en légitime défense. L’imputabilité reste à désirer, car elle n’avait pas l’intention de donner la mort à sa coépouse. C’est pourquoi nous interjetons appel de cette décision du tribunal de Mamou », a dit maître Abou Camara.

Après ces différentes motivations des parties au procès, la parole est revenue à l’accusée. Hadiatou Diallo a reconnu être l’auteure de la mort de sa coépouse, mais elle assure avoir agi en légitime défense. « Ce jour-là, j’étais dans ma chambre en train de coudre des habits. J’ai pris la bouilloire pour aller aux toilettes. Je l’ai trouvée (la victime) au couloir où elle m’attendait avec un couteau. Dès que je suis sortie, elle m’a dit : aujourd’hui c’est la fin de ta vie. Elle s’est jetée sur moi. Au cours de la bagarre, j’ai retiré le couteau. Elle m’a étranglée par derrière. C’est ainsi que, pour me défendre, je lui ai donné un coup de couteau par derrière et elle est tombée. J’étais paniquée lorsque je l’ai vue couchée, saignant énormément. Je ne savais plus quoi faire. C’est ainsi que les gendarmes sont venus me prendre. Et c’est à la gendarmerie que j’ai appris qu’elle est morte. Je ne sais pas où est-ce que son corps a été exactement retrouvé. Tout ce que je sais, on s’est bagarré dans la maison de mon mari », a expliqué l’accusée.

La Cour a finalement renvoyé le dossier au vendredi, 22 février 2019 pour les plaidoiries des avocats et les réquisitions du procureur.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527 /664 413 227

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