Cosa : ce danger qui passe inaperçu !

Un véritable danger guette plusieurs personnes à Cosa, un quartier de la commune de Ratoma, à Conakry. Il s’agit des dames qui font leur petit commerce aux abords des rails de Rusal CBK. Au quotidien, ces dames et leurs enfants courent de grands risques. Sur le terrain, tout le monde se montre conscient du danger mais personne ne fait plus rien pour mettre fin à cette situation, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.

Malgré toutes les campagnes menées sur les dangers liés à l’occupation des voies ferrées, la situation n’a toujours pas changé à Cosa. Dans ce quartier, plusieurs dames ont érigé un marché aux abords des rails de la société minière Rusal CBK. Tous les jours, elles étalent leurs marchandises à moins de 3 mètres de la voie ferrée. Avec leurs enfants, elles s’exposent au quotidien aux dangers liés au train. Une situation que déplore Diakité Tènèké, étudiante à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, qui vient aider sa sœur à vendre au marché de Cosa.

Diakité Tènèké

« Parfois, le train arrive en vitesse et ça trouve qu’il y a des enfants qui sont de s’amuser sur les rails, leurs mamans sont obligées de courir pour aller les prendre. Pour l’instant, le train n’a touché personne, mais le risque est là. On ne sait pas si un jour le train ne va pas dérailler. Une fois, le train a failli broyer un enfant ici. La locomotive était proche de l’enfant, lorsqu’un monsieur s’est précipité pour le prendre. Sinon, il serait mort », témoigne cette jeune fille, qui observe avec inquiétude cette situation.

Djéné Kaba

Quant aux vendeuses qui occupent les abords des rails, elles se disent aussi conscientes des dangers qu’elles courent. Mais, Djenè Kaba, l’une d’entre elles, indique qu’elles s’asseyent là parce qu’elles n’ont pas le choix. « Nous n’avons pas le choix, parce qu’il n’y a plus de place dans le marché. C’est pourquoi nous sommes là. Sinon, nous savons que c’est risqué de rester ici. Parfois, on crie et on jette même des cailloux sur les gens pour qu’ils quittent sur les rails à l’arrivée du train. Donc, il faut reconnaître que c’est dangereux de vendre ici. Si on nous aide à avoir une bonne place, nous quitterons ici. Mais pour l’instant, nous n’avons pas le choix », explique cette vendeuse.

Mohamed Camara

Du côté des agents de sécurité de Rusal CBK, on déplore également cet état des faits. Mohamed Camara, leur responsable, dit avoir tout fait avec ses collègues pour tenter de libérer les lieux, mais sans succès. « Quand le train arrive, on alerte les gens. Je dis à mes agents de chasser les femmes pour les éloigner des rails. Mais c’est une peine perdue, parce que même si tu les chasses, elles vont toujours revenir.

On n’a pas d’autre choix, ni d’autres moyens. On leur parle mais elles ne comprennent pas. Et si tu les touches, elles vont te créer des problèmes. Moi j’accuse l’administrateur du marché. Il y a un grand espace vide juste à côté de nous, on peut construire le marché là-bas pour les femmes. Mais, j’ai parlé fatigué mais on me prend pour un ennemi », se désole cet agent de sécurité.

Mohamed Camara souhaite que les autorités, qui sont garantes de la sécurité des personnes et de leurs biens, s’impliquent pour libérer les abords des rails afin d’éviter un éventuel drame.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 07 93 59

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