Conseils régionaux, quartiers et districts : le FOFPAG plaide pour une meilleure représentativité des femmes

Obtenir une meilleure représentativité des femmes dans les conseils régionaux, de quartier et de district ! C’est l’objectif d’une tournée du Forum des femmes parlementaires de Guinée (FOFPAG). Appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et financé par l’ONU Femme à travers le gouvernement canadien, les femmes parlementaires ont entamé, depuis le 19 février 2019 et pour une semaine, une tournée de sensibilisation, de plaidoyer et de lobbying dans les sept chefs-lieux de région du pays.

Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un projet intitulé « Implication des femmes en politique ». Soutenu par l’Assemblée nationale, ce projet concerne aussi bien la guinée profonde que la capitale, Conakry, selon le programme du FOFPAG, transmis au reporter de Guineematin.com qui accompagne une équipe des femmes parlementaires.

Pour le succès de sa mission, le Forum des femmes parlementaires de Guinée a formé deux équipes. La première qui sillonnera les régions de Boké, Kindia, Mamou et Labé est coiffée par l’Honorable Hadja Aïssata Daffé. La seconde, dirigée par l’Honorable Zalikatou Diallo, se rendra successivement à Faranah, N’zérékoré et Kankan.

Accompagnée des députées Anne Marie Mansaré, Fatoumata Binta Diallo (Koïn), de Thérèse Téwa Yaradouno et de deux assistants parlementaires, l’honorable Zalikatou Diallo, par ailleurs secrétaire générale du FOFPAG, a débuté sa mission hier, mercredi 20 février 2019, à Faranah, où elle a rencontré les autorités régionales, préfectorales et communales, mais également les représentants de la CEPI (commission électorale préfectorale indépendante), des partis politiques et de la société civile.

Dès l’entame, la cheffe de délégation a déploré la faible représentativité des femmes sur les listes de candidats des partis politiques pour les élections locales de février 2018. « Voyez-vous, les femmes avec tout le poids qu’elles supportent et représentant les 52% de la population, ne sont pas bien prises en compte dans les sphères de décision… Les élections communales passées ont enregistré, dans les 342 circonscriptions du pays, 29 mille 554 candidats pour seulement 7 mille 44 femmes ; soit moins du tiers de l’effectif. C’est marginal », a regretté la secrétaire générale du FOFPAG.

Plus loin, Zalikatou Diallo a expliqué que cette mission vise à faire un plaidoyer auprès des acteurs impliqués dans le processus électoral en vue d’une plus grande présence des femmes dans les conseils régionaux mais également pour qu’il y ait plus de femmes présidentes de quartier et de district.

« Nous avons demandé à tous les acteurs de tout mettre en œuvre pour que les femmes conseillères puissent être désignées dans les conseils de région. Du côté des conseillers communaux, c’est ce que nous voulons. S’agissant des partis politiques, nous demandons à ce que les femmes soient désignées et en nombre comme Présidentes de quartier et de district. C’est le moment de le dire, puisqu’en 2018, quand on passait le message d’inscrire beaucoup de femmes sur les listes électorales, cette étape était déjà passée. Maintenant qu’il est l’heure de désigner les conseillers régionaux et les responsables de quartier et de district, je pense que notre mission est arrivée au bon moment », a plaidé la députée qui a été également appuyée avec des arguments forts encourageants de ses paires.

Cette demande s’adresse également aux conseillers issus des listes indépendantes qui ont des femmes conseillères et des localités remportées, ont insisté les parlementaires.

S’adressant aux femmes, l’honorable Fatoumata Binta Diallo (Koïn) dira que le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. « Donc, levez-vous ! Car, avec un peu de volonté, vous pouvez devenir présidente de quartier, de district, maire, conseillère de région et pourquoi pas députée…».

Prenant la parole, certains participants ont regretté l’indifférence des femmes à pratiquer la politique et d’autres, de la méchanceté et de l’égoïsme des hommes, qui ne veulent pas partager.

Toutefois, des contraintes liées à la pesanteur sociale, aux coutumes, à la pauvreté ou au manque de formation ont été régulièrement été citées parmi les principales causes de la sous représentativité des femmes aux postes de décision.

De son côté, au nom du gouverneur Sadou kéïta, absent, le Chef de cabinet du gouvernorat de Faranah, Ibrahima II Sylla s’est réjoui de cette initiative du FOFPAG. « Nous saluons cette démarche des femmes parlementaires. Nous voulons que la représentation des femmes dans les quartiers et districts soit une réalité. Il appartient aux partis politiques de travailler et d’accepter également cette présence significative des femmes à la tête des quartiers et districts. Egalement, en tant qu’autorités, nous allons attirer l’attention des conseillers pour que les femmes élues soient désignées dans le conseil régional. Nous rappelons que nous assurons la tutelle ; mais, la décision de le faire ne nous appartient pas ».

D’ailleurs, abordant certains problèmes soulevés par les participants, Ibrahima II Sylla a rappelé les efforts du président de la République pour l’autonomisation des femmes. « Les femmes sont braves et capables. Et, pour les accompagner, le président de la République a créé partout des micro-crédits comme les MUFFA et les LC2 pour leur autonomisation… », a dit le chef de cabinet.

Dans la même logique, Ibrahima II Sylla s’est félicité de l’élection au poste de maire de trois femmes au niveau de la région de Faranah. Il s’agit de Madame Fanta Diaby, maire de la commune rurale d’Alfamoussaya, de Madame Mariama Diallo, maire de la commune rurale de Bissikirima et de Madame Fanta Chérif, maire de la commune rurale de Konindou. Ces trois collectivités rurales, relevant toutes de la préfecture de Dabola.

Enfin, Dr. Zalikatou Diallo a repris la parole pour revenir sur les recommandations faites par les différents acteurs rencontrés. « Il s’agit de rencontrer les femmes en nombre et dans les zones rurales pour les sensibiliser et les motiver à s’engager plus en politique et d’impliquer les médias dans nos activités », a-t-elle insisté. La cheffe de mission a également noté la proposition de loi sur la parité initiée par le FOFPAG qui viendra, une fois votée, contraindre les différents acteurs à améliorer le niveau de représentation des femmes aux postes décision (électif ou nominatif).

Après ces entretiens, la mission a continué à Kissidougou et Gueckédou où elle a également rencontré les différents acteurs, recueilli les données et développé le plaidoyer en faveur des femmes. La mission a regretté qu’il n’y ait aucune femme maire dans ces trois préfectures (Faranah, Kissidougou et Gueckédou).

Aujourd’hui, jeudi 21 février 2019, la mission conduite par l’Honorable Zalikatou Diallo sera reçue dans les préfectures de Macenta et N’Zérékoré.

De Gueckédou, Abdallah Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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