TPI de Kindia : 12 accusés à la barre pour incendie, pillage et destructions d’édifices…

Ouvertes il y a quelques jours, les audiences criminelles se poursuivent au Tribunal de Première Instance de Kindia. Parmi les dossiers en cours de jugement, celui qui retient l’attention est celui relatif à un problème domanial opposant deux familles à Kakossa, dans la préfecture de Forécariah. Douze personnes sont poursuivies pour incendie volontaire, pillage et destructions d’édifices, de vol, de pillage et de meurtre, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon nos informations, les incidents dont il est question ont eu lieu entre le 23 et le 25 février 2014 dans une altercation entre la famille de Kalaké Camara et de Woulabakaria, dans la sous-préfecture de Kakossa, à Forécariah. Un conflit lié à l’exploitation d’un domaine agricole est à l’origine du litige entre les deux camps. Notre source ajoute qu’une décision a été rendue par la Cour Suprême en faveur de la famille Sylla de Woulabakaria. Mais, la famille Kalaké Camara se serait opposée à l’exécution de cette décision. Il s’en est suivi des accrochages avec d’énormes dégâts matériels et un mort.

A la barre, les douze accusés ont systématiquement nié les faits mis à leur charge. Les débats ont été très tendus entre le représentant du ministère public et les avocats.

Selon maître Dinah Sampil, avocat de la partie civile, « les débats ont commencé par notre dossier qu’on appelle communément le dossier de Kakossa, qui se résume en des infractions d’incendie, de destruction d’édifices, de vols et de pillages d’un côté et de meurtre ou d’assassinat de l’autre, entre les mêmes parties. Plus précisément, une partie accuse l’autre d’assassinat ou de meurtre ; l’autre partie aussi accuse le premier groupe d’incendie volontaire, de destruction d’habitation et de vol ».

Mais, l’avocat de la partie civile précise que pour l’audience de ce début de semaine, « on a commencé par le dossier d’incendie, puisque la jonction n’était pas possible entre les deux dossiers. Il faut finir l’un et ensuite aborder l’autre. Etant donné qu’on a commencé par le problème d’incendie, les débats d’aujourd’hui n’ont porté que sur cette infraction d’incendie. Quand on aura fini, on va aborder le problème d’assassinat ou de meurtre. Il ya des personnes qui sont citées, qui sont renvoyées devant le tribunal par le cabinet d’instruction.lls sont au nombre de 13. Une personne est décédée. Ce sont les 12 restantes qu’on a vu défiler à la barre. Aucun n’a reconnu les faits. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas coupables. Tous pratiquement étaient confondus lors des questions. Et, c’est quelque chose qui s’est passé entre deux groupes donnés. C’est une bataille rangée. Etant donné qu’on ne peut pas être sa propre victime, c’est-à-dire que dans le cas d’espèce, on ne peut pas avoir mis le feu à sa propre case ».

Selon Alsény Sylla, un des plaignants, il y a eu 28 maisons et 3 cases brûlées, des marmites du riz, des lits, des habits et autres bien détruits par le camp Camara.

Des affirmations balayées d’un revers de main par le camp Camara, qui dit avoir d’ailleurs perdu un des siens dans cette affaire. Selon Mamady Diomandé Camara, l’avocat de la défense « les débats ont commencé et c’est parole contre parole. Les uns tentant d’enfoncer les autres. Les autre tentant de se disculper, de se défendre. Puis qu’au finish, il y a un problème de preuve. Quand tel comparait, il dit qu’il n’était pas là, il le prouve par A+B. Il y a certains de nos clients qui ont présenté un certificat médicolégal. La partie civile, je ne sais pour quelle raison elle tente de démontrer que ceux-ci étaient là, alors qu’ils n’étaient pas là. C’est cette démonstration qui n’a pas été facile. Parce que c’est le montage qui est compliqué. Donc, à la suite des débats houleux entre les conseils des deux parties sur des questions de procédures et autres, je rappelle que c’est le 3ème jour aujourd’hui d’affilé, j’avoue qu’avec un peu avec un pincement au cœur, je ne dirai pas qu’il y a du n’importe quoi, mais on fait trop de digressions. Le premier dossier-là, concerne un groupe qui est accusé pour incendie volontaire. Et, le 2ème dossier, qui n’a même pas été ait évoqué encore, ils sont là-bas comme partie civile, contre ceux-là qui sont aujourd’hui plaignants. Un élément de la famille Camara a été retrouvé décapité. L’assassinat devrait passer en première position, parce que c’est lui qui a précédé l’incendie », a expliqué l’avocat.

Affaire à suivre…

Depuis Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628516796

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