Guinée : le projet de loi de finances 2019 a un déficit de près de trois mille milliards

Le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée (CARES-GUINÉE) vient de rendre public le résultat de son analyse sur la loi de finance exercices 2019 en Guinée. Dans une déclaration ce vendredi, 22 Février 2019, ce comité a jeté un regard peu élogieux sur ladite loi de finances initiale 2019 qui présenterait des insuffisances dans son élaboration, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à la bourse du travail.

Selon le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée, les dépenses et les recettes de la loi de finances 2019 sont évalués de manière forfaitaire. Et, le solde du projet de ladite loi de finances dégage un déficit évalué à 2.980.551.331.000 GNF. « Soit un déficit de 13, 35% », a précisé Karifa Sacko, le coordinateur de CARES-GUINÉE.

Dans sa déclaration de deux pages, le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée, a rappelé que le projet de loi de finances 2019 se présente comme suit : 19.332.078.848.000GNF en recettes et 22.312.630.179.000GNF en dépenses. Mais, soutient le coordinateur Karifa Sacko, ce projet de loi de finances connait des insuffisances dans son élaboration.

« Le volet de recettes au 30 juin : les recettes ont été exécutées à hauteur de 41,16%. La recette fiscale à 42,09% ; les dons, legs et fonds de concours à 5,76% ; les autres recettes à 120,25%. Ce dernier cas prouve à suffisance que les prévisions ont été sous-évaluées », a dit Karifa Sacko dans sa lecture.

Le CARES-GUINÉE révèle aussi que la majeure partie des sociétés d’Etat et établissements publics produisant des biens et services ne participent à l’effet de la mobilisation des recettes. Et, la taxe sur la vente des produits miniers n’est pas payée par certaines sociétés.

« L’impôt sur le patrimoine n’est pas recouvré au niveau de droit mutation, succession, autres droits d’enregistrement, les amendes et pénalités, le droit d’immatriculation et d’inscription foncière. La taxe sur la vente des produits miniers n’est pas payée par certaines sociétés telles que la société minière de Boké… », a dénoncé le coordinateur Karifa Sacko.

Au nombre des recommandations formulées, le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée demande entre autres qu’on fournisse la liste des entreprises par types de minerai exploité, les zones d’exploitations, les quantités produites et le total des paiements effectués à l’Etat.

CARES-GUINÉE demande également qu’on exige aux établissements publics de verser leurs excédants d’exploitation au trésor public et qu’on exhibe le montant réel versé par l’autorité de régulation des postes et télécommunication autre du projet de loi de finances 2019.

A noter que le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée est un outil au service du mouvement syndical guinéen qui œuvre depuis six (6) ans sur les questions de politiques économiques assortis sous forme de priorité de recherches syndicales. Et, récemment, le CARES-GUINÉE a été classé 1er au niveau des huit (8) pays de la région francophones au niveau du CSI-Afrique.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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