Élire des femmes dans les conseils régionaux, de quartiers et districts : N’zérékoré adhère aux propositions du FOFPAG

Comme indiqué dans une précédente dépêche de Guineematin.com, le Forum des femmes parlementaires de Guinée (FOFPAG) est en tournée à l’intérieur du pays. Ces femmes députés sensibilisent les acteurs impliqués dans le processus électoral pour une meilleure représentativité de la gent féminine dans les conseils régionaux, de quartiers et districts.
Le jeudi dernier, 21 février 2019, c’est au Gouvernorat de N’zérékoré que cette mission a rencontré les autorités de N’zérékoré et les acteurs électoraux. Conduite par l’Honorable Zalikatou Diallo, qui est la secrétaire générale du FOFPAG, la délégation a été par le directeur de cabinet du gouvernorat.

Au cours des entretiens, les députés ont exprimé leur désir de voir les femmes élues conseillères locales portées, toutes, au sein du Conseil régional de N’Zérékoré. Une demande faite non sans dénoncer le constat alarmant des résultats enregistrés lors des élections communales du 4 février 2018.

Honorable Zalikatou Diallo

« Nous avons constaté avec amertume que les femmes ont été marginalisées lors de ces consultations électorales. Et, ces résultats montrent un constat alarmant. Avec 235 conseillers élus pour les 66 collectivités de N’Zérékoré, seules 28 sont des femmes. Plus grave, de ces 66 collectivités, une seule, à Macenta, est dirigée par une femme. A N’Zérékoré, sur les 41 conseillers élus, il n’y a que deux conseillères. Et, au niveau de l’exécutif, heureusement, il y a une femme Vice-maire. C’est décevant ! », a déploré la Cheffe de délégation.

Poursuivant son constat, l’Honorable Zalikatou Diallo a noté qu’il n’y a aucune femme présidente de district ou de quartier dans toute la région de N’Zérékoré.

« Pourtant, les femmes gèrent mieux que les hommes. Elles sont braves. Les exemples ne finissent pas. Que ce soit avec Mbalia Camara, Marie Loffo, Jeanne Martin Cissé… toutes ces femmes n’étaient pas forcément des intellectuelles. Mais, elles étaient leaders et ont fait leur preuve de bravoure parfois même en dehors de notre pays. Je demande donc que des corrections conséquentes soient apportées à ce niveau pour que les districts et les quartiers soient repartis entre les hommes et les femmes, pourquoi pas à part égale », a sollicité la députée, appuyée dans son plaidoyer par ses paires de la délégation. Ces dernières ont insisté auprès des hommes que « ce lobbying en faveur de la gent féminine ne vise nullement à créer un antagonisme dans les ménages. Car, l’homme et la femme se complètent ».

D’ailleurs s’adressant aux nombreux hommes et les quelques femmes qui étaient dans la salle, les députés ont relevé que l’essentiel du travail dans les ménages est fait par les femmes. En y réussissant, expliquent-elles, les femmes peuvent valablement participer au développement socioéconomique du pays en prenant part et activement à la prise de décision.

Comme saisis à la gorge, Conseillers communaux et représentants des partis politiques devant les responsables de la CEPI et des autorités administratives ont pris l’engagement de désigner beaucoup de femmes à la tête des quartiers et districts mais également de les favoriser au niveau du Conseil régional.

Etaient représentés à cette rencontre, les partis UFR, RPG arc-en-ciel, UFDG, UPG, PEDN et le Bloc Libéral. Tous, au nom de leurs formations politiques, ont pris l’engagement ferme de désigner un nombre significatif de femmes aussi bien au Conseil régional de collectivité qu’à la tête des quartiers et districts où ils sont vainqueurs.

Côté société civile, il y avait également plusieurs responsables dont entre autres Hadja Alamako Diallo, Françoise Lamah, présidente de la CEPI, Christophe Millimono de la radio rurale, l’honorable Madeleine Théa, ancienne député-maire. Dans les débats, tous ont mis l’accent sur la poursuite de ces séances de sensibilisation et ont suggéré que les rencontres soient élargies à plus de femmes.

Jean Smith Sandy

En clôturant les débats, Jean Smith Sandy, le directeur de cabinet de la région administrative de N’Zérékoré, a salué et félicité vivement les femmes parlementaires pour leur engagement pour la parité homme/femme et réitéré sa détermination à contribuer à la promotion du genre dans les instances de prise de décision.

A rappeler qu’avant d’arriver à N’Zérékoré, la délégation a été reçue à Macenta par le Préfet, Elhadj Touramani Diabaté, entouré de ses cadres. Elle a rencontré également la présidente de la CEPI, Mme Marie Louise Dopavogui. La délégation s’est félicitée à ce niveau de l’élection d’une femme à la tête de la mairie de la commune rurale de Wankana.

A rappeler que ce projet intitulé « Participation politique des femmes » est porté par l’Assemblée nationale, à travers le forum des femmes parlementaires de Guinée (FOFPAG) avec l’appui technique et financier du PNUD, de l’ONU femme et du Gouvernement du Canada. Dans sa deuxième phase, le FOFPAG est en tournée dans les Chefs-lieux de région du pays pour rencontrer les acteurs impliqués dans le processus électoral en vue de plaider pour une meilleure représentativité des femmes dans les Conseils régionaux, de quartier et de district.

Depuis N’Zérékoré, Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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