Présidentielle au Sénégal : les observateurs de la CEDEAO et l’UA saluent le « calme et la sérénité » du scrutin

Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, après la présidentielle d’hier, dimanche, au Sénégal, l’heure est à la présentation des rapports d’observation électorale. Dans la soirée de ce lundi, 25 février 2019, la mission d’observation électorale de la CEDEAO et celle de l’Union Africaine ont rendu public leurs rapports d’observation sur la présidentielle, rapporte un des envoyés spéciaux de Guineematin.com au pays de la Teranga.

Selon Thomas Boni Yayi, la mission de 115 membres de la CEDEAO qu’il préside a constaté que toutes les dispositions légales sont respectées dans les 13 des 14 départements visités dans le pays pendant ce scrutin. « Ce que nous retenons d’une manière générale, il y avait un personnel qui sait ce qu’il faut faire, c’est-à-dire largement formé. La manière de donner les informations aux électeurs est un acquis. On a vu les représentants des candidats dans les bureaux. Par rapport à la sécurité, lors de nos discussions avec certains candidats à la veille des élections, ils avaient des préoccupations. Mais, sur le terrain, ce que nous pouvons rapporter aujourd’hui, c’est que cette mission a noté une présence effective des agents de sécurité dans la plupart des bureaux de vote avec un nombre variant entre 2 et 8. On a vu aussi certaines patrouilles de sécurité à quelques endroits. Ce qui est important et qu’il faut noter, c’est que les agents étaient à l’extérieur de la salle où se déroulait le vote », a-t-il salué.

Poursuivant, l’ancien président du Benin a dit que le vote au Sénégal s’est déroulé dans une atmosphère paisible et calme. « Aucun incident majeur ne m’a été confirmé ou observé dans les bureaux de vote visités pouvant compromettre la transparence, la sincérité et la crédibilité de ce scrutin. Cette observation a été partagée de façon unanime lors de la réunion de concertation que nous avons tenue ce matin. Sur cette base-là, le scrutin du 24 février n’a enregistré aucun incident pouvant entamer la transparence, la sincérité et la crédibilité de ce scrutin », a-t-il dit avec insistance.

Abondant dans le même sens, Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre du Tchadien et président de la mission d’observation électorale de l’Union Africaine au Sénégal a dit que son équipe d’observation (composée de 26 membres, vient de 26 pays). Et que de leur rapport d’observation, à part quelques dysfonctionnements mineurs constatés, les élections se sont passées dans les conditions les meilleures. « La présidentielle du 24 février 2019 en République du Sénégal est intervenue dans un contexte politique et électoral tendu, laissant craindre légitimement des risques de violences aggravées. La mission d’observation de l’Union Africaine a relevé avec satisfaction que malgré un tel risque, le scrutin s’est déroulé dans le calme et la sérénité, preuve encore une fois de la maturité du peuple et des acteurs politiques sénégalais qui honore notre continent ».

Par ailleurs, monsieur Albert Pahimi Padacké a fait quelques recommandations à l’ensemble des acteurs du processus électoral. « Au gouvernement, aller plus loin dans les réformes institutionnelles électorales en vue de mieux se conformer à la Charte Africaine pour la Démocratie, les Elections et la Gouvernance (CADEG) et au protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance … A l’administration électorale, mettre en place un système d’identification des membres des bureaux de vote afin de mieux les distinguer des autres acteurs du bureau de vote et permettre ainsi une meilleure orientation des électeurs. A la CENA (Commission Electorale Nationale) de continuer à exercer pleinement les prérogatives qui leur sont dévolues par la loi électorale en vue de garantir le bon déroulement et la transparence de toutes les consultations. Aux acteurs politiques de participer au dialogue politique et à la concertation permanente sur le cadre légal relatif aux élections, en particulier concernant la Loi sur le parrainage et la structure de l’OGE (Organe de Gestion des Elections) afin de parvenir à des dispositions consensuelles propices à la tenue d’élections apaisées », a notamment souhaité le président de la commission d’observation électorale de l’UA.

De Dakar, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : (00221) 78 169 09 46

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