Déguerpissement à Kaporo Rails : le calvaire des collégiens, jetés loin de leurs écoles

Le déguerpissement en cours à Kaporo Rails, dans la commune de Ratoma, va peser lourd dans la balance pour de nombreux élèves, jetés dans la rue avec leurs parents. Nombre d’entre eux ont changé de quartiers et se retrouvent désormais à des dizaines de kilomètres de leurs écoles. Rencontrés ce vendredi 1er mars 2019, certains d’entre eux ont expliqué à un reporter de Guineematin.com les difficultés auxquelles ils font face.

De nombreux élèves du Lycée-Collège Kaporo, victimes de la démolition de leurs habitations par le gouvernement du président Alpha Condé, payent aujourd’hui les frais de ce drame humanitaire. Les parents de certains élèves sont allés trouver refuge à Sonfonia, Dubréka ou Coyah, très loin du Lycée-Collège Kaporo.

C’est le cas d’Amadou Talibé Diallo, élève en classe de 9ème année au collège Kaporo, rencontré sur la zone de déguerpissement. « Notre maison a été démolie par le déguerpissement. Aujourd’hui, nous habitons à Coyah, mes parents et moi. Pour avoir le transport, ce n’est pas du tout facile. C’est très compliqué pour mes parents et moi. Ils n’ont pas les moyens pour payer tous les jours mon transport de Coyah à jusqu’à Kaporo Rails. Avant, j’habitais à Kaporo Rails, tout près de mon école et je ne payais pas de transport. Je marchais pour y aller. Pour avoir la voiture et venir vers Conakry avec ce monde, ce n’est pas facile. Avec ça, on ne pourrait pas suivre les cours normalement. Je quitte la maison à 7 heures, j’arrive à 9 heures ou 10 heures moins. Ça, c’est trop difficile », se lamente-t-il.

Même son de cloche chez Mamadou Alimou Sow, élève de la 10ème année du collège Kaporo. Ce candidat au brevet se souci de l’examen qu’il va affronter cette année. « Actuellement, nous sommes à Sonfonia. J’étais habitant de Kaporo Rails et j’ai été victime de déguerpissement. C’est très difficile pour nous de gagner le transport pour venir à l’école. Le matin, non seulement c’est difficile d’avoir une voiture, mais il y a aussi de l’embouteillage. A cause de ça, on arrive en retard. Je fais la 10ème année, une classe d’examen. On avait un groupe de révision ici à Kaporo Rails. Mais, tout le monde s’est dispersé. Nous ne sommes plus proches de nos professeurs qui nous donnaient les cours de révision. Le gouvernement a mal choisi la période de déguerpissement, il devrait plutôt venir pendant les vacances, où personne n’étudie. Cela allait nous permettre de mieux suivre nos cours », a laissé entendre le collégien de 17 ans.

Pour l’heure, l’opération de déguerpissement continue de plus belle à Kaporo Rails.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 07 93 59

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