Le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) a condamné l’opération de déguerpissement en cours à Kaporo Rails, dans la commune de Ratoma. Le parti, dirigé par Dr Ousmane Kaba, demande que des sanctions soient prises contre les cadres qui ont délivré des documents aux anciens occupants des lieux. L’annonce en a été faite ce samedi, 2 mars 2019, à l’occasion de l’assemblée générale du parti, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La rencontre a été présidée par Mohamed Kaba, coordinateur chargé des affaires administratives du PADES, devant une faible affluence. Monsieur Kaba s’est dit touché par l’opération de déguerpissement en cours à Kaporo Rails. « Premièrement, on parle d’une domaine de l’État. C’est vrai que toutes les terres lui appartiennent et c’est vrai que l’Etat peut en avoir besoin pour une question d’utilité publique. Le domaine de Kaporo-rails est un domaine qui est sujet à problème depuis plusieurs temps… Mais, pourquoi nous revenons incessamment aux mêmes choses ? C’est parce-que nous n’avons pas pris les mesures qu’il faut. Donc, la propriété de l’État, ça c’est une question, mais la vie de nos concitoyens est une autre question. La appartient à l’Etat, mais il est aussi de sa responsabilité de choix de faire en sorte que nos concitoyens ait vraiment une situation humaine, sociale digne de nom. Il est du rôle également de l’État de protéger nos citoyens, de faire en sorte leur intégrité physique, leur vie et même leurs biens soient sauvegardés » a dit Mohamed Kaba
Par ailleurs, le président de la séance a déploré la crise humanitaire causée par l’affaire Kaporo Rails. « Le dilemme aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens sont dans la rue, sont aujourd’hui sans abri, dorment à la belle étoile, parce-que l’Etat dit qu’il récupère son domaine. Ce que nous déplorons, c’est la façon de récupérer le domaine, c’est la façon de procéder qui pose problème. Parce que lorsqu’il s’agit de la vie humaine… rien n’est important pour prendre des mesures vraiment afin que ces opérations se passent dans les meilleurs délais, ce qui n’a pas été le cas. Nous déplorons cette situation, nous la regrettons cette situation », a lancé monsieur Kaba.
En outre, Mohamed Kaba profite de cette tribune pour interpeller l’Etat, « pour que ces populations aujourd’hui, qui vivent dans une situation de désarroi, puissent avoir un peu de réconfort. C’est son rôle, il faut qu’il le joue. Les enfants ne vont plus à l’école! Il ne peut pas être insensible à cela, les enfants sont séparés, il ne peut pas être insensible, quand bien même aujourd’hui, l’Etat récupère son domaine. Mais qu’est ce que nous faisons pour nos citoyens qui sont dans les difficultés, qu’est ce nous devons faire? Que l’Etat prenne ces mesures et le plus rapidement que possible pour qu’une solution soit trouvée au sort de nos concitoyens ».
Pour terminer, le coordinateur chargé des affaires administratives du PADES sollicite que des dispositions soient prises pour sanctionner les cadres de l’habitat qui ont facilité l’installation des citoyens dans cette zone réservée. « Beaucoup de personnes, victimes de déguerpissement, ont souvent des titres fonciers pour occuper les domaines de l’Etat. Ces personnes-là ne peuvent pas avoir le titre foncier sans l’intervention de l’administration, à travers ses cadres compétents. Donc, c’est de dire que quelque part, il y a une complicité ou malversation de l’administration, qui a vraiment contribué, de façon officielle, à l’installation de ces gens qui aujourd’hui sont victimes. Que des dispositions soient prises pour sanctionner toutes les personnes qui ont contribué à faire en sorte que des documents soient donnés à ces personnes pour s’installer », martèle Mohamed Kaba.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com