Harcèlement sexuel dans les hôtels : les membres de LUITA se coalisent contre le phénomène

L’Union Internationale des Travailleurs de l’Alimentation, Agriculture, Hôtel, Restaurant, Tabac et Branches Connexes (LUITA) a organisé une réunion sur le groupe Marriott, ce mardi 05 mars 2019, à Conakry. Cette première réunion des Organisations Syndicales Africaines présentes chez Marriott (l’une des plus grandes chaînes hôtelières au monde), visait à échanger sur les moyens de prévention contre les agressions sexuelles dans les établissements hôteliers, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Cette rencontre de Conakry a duré une journée. Elle a regroupé au total dix (10) pays, tous membres de LUITA : Guinée, Malawi, Mali, Nigeria, Ouganda, Kenya, Afrique du Sud, Etats Unis, Suisse, et Benin. L’objectif est de trouver une solution au harcèlement sexuel qui devient de plus en plus récurrent dans les industries hôtelières.

Mme Doukouré Asmaou Bah

Dans son discours de bienvenue, Madame Doukouré Asmaou Bah, secrétaire générale de la fédération guinéenne de l’hôtellerie, du tourisme, de la restauration Catering et branches connexes, s’est réjoui de la tenue en Guinée de cette première réunion des organisations syndicales africaines présentes chez Marriott. Selon elle, « cette réunion sera un moment de partage d’expérience sur les bonnes pratiques de lutte contre le harcèlement sexuel, resté longtemps tabou dans notre milieu professionnel. C’est aussi le moment de réfléchir sur une action commune en vue d’éradiquer cette pratique dans notre profession en Afrique et à travers le monde ».

Par ailleurs, madame Doukouré Asmaou Bah a dit qu’au terme de cette réunion, des recommandations seront formulées et remises aux responsables des structures hôtelières des pays membres de l’organisation. « Nous allons faire des sensibilisations dans les hôtels. Nous avons une chance surtout en Guinée. Notre pays a signé l’année dernière la convention collective professionnelle de l’hôtellerie et de la restauration. Maintenant que cette convention est signée, nous voudrions la vulgariser, procéder à des sensibilisations et la mettre en pratique. Donc, c’est déjà un grand atout », s’est-telle réjouie.

Doussou Simietoundhé

De son côté, Doussou Simietoundhé, le secrétaire général pour l’Afrique de LUITA, a indiqué que le harcèlement sexuel dans les industries hôtelières constitue une préoccupation majeure pour les membres de son organisation. « C’est une question de sensibilisation des membres du groupe Marriott sur les questions de harcèlement sexuel. Parce que ça a été déjà une préoccupation pour le comité régional de LUITA qui s’est réuni à Kampala au mois de décembre 2018.

Donc, on a fait de cette thématique une préoccupation parce que c’est un fléau. Vous avez vu l’histoire de DSK, donc nous voulons éviter ça ici. Je crois qu’au lendemain de cette rencontre, nous allons faire un plan d’action pour voir comment prendre en charge les questions du harcèlement sexuel », a-t-il souhaité.

Massimo Fratini

Pour sa part, Massimo Fratini, membre de LUITA, a salué la tenue de cette réunion. Pour lui, seulement une stratégie commune pourra aider à lutter contre le harcèlement dans le milieu de l’hôtellerie. « Le congrès de 2016 a conclu que le problème majeur dans l’industrie hôtelière est le harcèlement sexuel. Donc, il faut travailler ensemble pour protéger les travailleurs et travailleuses des hôtels contre le harcèlement sexuel. On a fait des progrès avec des chaines hôtelières notamment Mélia avec qui on vient de signer des accords pour prévenir le harcèlement sexuel.

On est en train de travailler avec le groupe Accor pour ça. Et, on veut aussi travailler avec Marriott. Après Conakry, on va tenir une deuxième réunion à Genève en avril. Pour nous, la présence de Marriott ici est très importante. La Guinée est un très bon pays, on est content d’avoir commencé notre réunion ici ».

Thierno Ousmane Diallo

Le ministre guinéen en charge du Tourisme, de l’Hôtellerie et de l’Artisanat a pris part à l’ouverture de cette rencontre. Thierno Ousmane Diallo a fondé l’espoir que les recommandations qui sortiront de cette réunion de travail permettront de mettre définitivement un terme au harcèlement sexuel dans les complexes hôteliers du pays. « Cette réunion se fait dans le cadre de la politique du président de la République qui veut que les travailleurs soient pris en considération, qu’on leur respecte dans leur dignité.

Et, c’est pourquoi nous avons fait une convention collective qui gère les relations entre les patrons et les employés dans tous les hôtels, restaurants, bars-cafés. Donc, cela va en droite ligne avec la politique du gouvernement. Je fonde l’espoir que tout se passera bien et qu’ils aboutiront à des résultats très importants », a dit le ministre Diallo.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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