Plus de 42 milliards détournés à l’OGP : « ce dossier n’a pas livré tous ses secrets », dit l’avocat de Paul Moussa

Paul Moussa Diawara et Me Salif Béavogui au TPI de Kaloum

Comme indiqué dans une précédente dépêche de Guineematin.com, l’ancien Directeur Général de l’OGP, Paul Moussa Diawara, est accusé d’avoir détourné la somme de 39 milliards 679 millions 25 mille 698 francs guinéens au préjudice de l’office guinéen de publicité (OGP) dont le seul actionnaire est l’Etat guinéen. Et, au cours des enquêtes, il s’est révélé que ce sont plutôt 42 milliards 115 millions 760 mille 20 francs guinéens qui auraient été détournés par l’ancien Directeur Général avec la complicité de son comptable, Inza Bayo.

Selon maître Lancinet Sylla (qui plaidait hier, lundi 04 mars 2019, au tribunal de première instance de Kaloum en tant qu’avocat représentant l’agent judiciaire de l’Etat dans ce dossier), ce sont les redevances et de taxes payées par les sociétés de téléphonie Orange, Cellcom et Areeba qui ont été détournées par Paul Moussa Diawara. L’avocat a accusé l’ancien patron de l’OGP d’avoir fait sortir des caisses de l’OGP plusieurs dizaines de milliards avec de fausses justifications comme des voyages de formation, etc.

Prenant la parole, maître Salifou Béavogui n’a pas orienté sa plaidoirie sur la justification de ces nombreuses sorties d’argent. L’avocat de Paul Moussa Diawara a présenté son client comme la victime d’un complot.

« Ces montants énumérés ici sont imaginaires. Ils n’existent que dans la tête de ceux qui ont monté ce dossier pour ternir l’image de mon client. A l’arrivée de Paul Moussa Diawara à l’OGP, cette institution n’avait pas plus de 50 mille francs. Avec son courage, il a viabilisé ce service. Il a eu le courage suicidaire de tendre la main à des contribuables, il a même initié des procédures en s’attaquant à des entreprises qui ont été contraintes de payer à l’Etat guinéen son dû. Il a fait de l’OGP une vache laitière… Mais, Paul Moussa Diawara est aujourd’hui victime d’intention politique de la part des aigris sociaux incompétents qui sont aujourd’hui très proches du pouvoir et qui pensent que ce jeune dynamique est une ombre sur leurs têtes », a dit Me Salifou Béavogui, tout en dénonçant « un procès inéquitable qui n’a accordé aucun droit de défense ».

« J’ai l’impression que nous sommes dans un procès expéditif et punitif qui vise simplement à envoyer Paul Moussa Diawara en prison. Je me demande pourquoi ce tribunal n’a jamais accepté une contre-expertise du rapport qui a été apporté ici par le poursuivant (l’Etat guinéen). Tout au long de cette procédure, mes clients n’ont jamais bénéficié de défense équitable. Nous avons demandé la comparution du ministre Bantama Sow qui était le président du conseil d’administration de l’OGP. Ça a été refusé. Tous les moyens de preuves que nous avons produits ont été rejetés. C’est une injustice inqualifiable. Mes clients sont victimes d’acharnement politico-judiciaire. C’est ce qui justifie d’ailleurs la présence de la RTG (radio et télévision publique) dans cette salle. On prend des images qu’on passe à la télévision comme pour dire qu’on a pris les voleurs, on les a jugés et condamnés. Cependant, ceux qui ont détourné ne sont pas inquiétés… Ce dossier n’a pas livré tous ses secrets. Si vous prenez une décision à ce stade, je suis sûr que la cour d’appel va ordonner une contre-expertise. C’est pourquoi, je vous demande de renvoyer mes clients des fins de la poursuite pour délit non constitué », a plaidé l’avocat de la défense.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 1er Avril prochain.

A suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Facebook Comments Box