Fête du 8 mars : Alpha Condé met en garde les commerçants!

L’humanité a célébré ce vendredi, 08 mars 2019, la journée internationale des droits des femmes. En Guinée, c’est l’esplanade du Palais du peuple de Conakry qui a servi de cadre aux festivités, présidées par le professeur Alpha Condé. Le thème retenue cette année dans notre pays est « l’Autonomisation des Femmes en lien avec le développement durable : bilan de 2010 à nos jours », a appris un reporter de Guineematin.com qui était au Palais du peuple.

Dans son discours, Madame Diaby Mariama Sylla, ministre de l’Action Sociale, a dit que le thème retenu cette année en Guinée est un signe de reconnaissance au Chef de l’Etat, « qui a décidé de dédier ses deux mandatures aux femmes et aux jeunes. Comment traduire tous les efforts du Chef de l’Etat en faveur des femmes de toutes les catégories socioprofessionnelles du pays ? C’est un exercice très complexe.

Pour les besoins de la cause, je voudrais bien me limiter à quelques indicateurs portant sur des secteurs à fort indices d’autonomisation des femmes. Même les plus sceptiques, monsieur le président, s’efforcent à reconnaître que les 8 dernières années ont été immensément riches dans le domaine de l’autonomisation. Je m’empresse de relever que ce concept est très souvent galvaudé.

Monsieur le président de la République, vous avez le mérite de lui avoir donné un contenu plus concret. Avec vous, nous avons appris, preuve à l’appui que l’autonomisation consiste à donner aux femmes plus de pouvoirs afin d’améliorer leur propre estime de soi et leur indépendance financière », a-t-elle expliqué.

Poursuivant, la ministre Mariama Sylla a dit qu’il ressort que de « 1958 à 2010 que le volume de crédit alloué aux femmes atteignait à peine 10 milliards de francs guinéens. Alors que de 2011 à 2018, plus de 100 milliards de francs guinéens sous forme de crédit revolving à travers des institutions de micro-finances ont été mises à la disposition des femmes dont 75 milliards au compte des MUFFA à travers Afriland Bank et grâce aux efforts personnels de monsieur le président de la République ».

De son côté, professeur Georges Alfred Ki-Zerbo, coordinateur résidant par intérim du Système des Nations Unies, a remercié le gouvernement pour avoir organisé cette cérémonie. Selon lui, « elle constitue une occasion opportune de faire le bilan sur la situation des femmes, de fêter les victoires et les acquis, de faire entendre leurs revendications afin d’améliorer leur situation.

En Guinée, en dépit des efforts louables fournis par le gouvernement et ses partenaires, les femmes continuent à mourir en donnant la vie, alors que la mortalité maternelle fait partie de nombreux dangers évitables. Des filles subissent des mutilations génitales et sont victimes de viol, de mariages précoces et forcés, conduisant aux grossesses précoces et non désirées. Enfin, sur le plan économique, bien que les femmes soient très nombreuses à mener des activités génératrices de revenus, leur pouvoir économique et leur autonomie financière sont très faibles.

La seule façon de résoudre ces problèmes, c’est de donner aux femmes les moyens de devenir des agents de changement. C’est de cet esprit cadre que le SNU exécute un plan quinquennal d’assistance (PNUAD 2018-2022), doté d’un engagement de financement de près de 500 millions, aligné au Plan National de Développement Economique et Social et qui consacre l’un de ses quatre piliers à l’entreprenariat et l’employabilité des jeunes et des femmes ».

Pour sa part, le président de la République s’est dit être heureux de célébrer cette fête avec l’assistance. « Comme vient de dire votre ministre, nous avons fait des progrès. Mais, quand nous écoutons le représentant des Nations Unies, nous voyons qu’il y a encore énormément de progrès à faire. En effet, les femmes sont victimes de beaucoup de méfaits : les mariages précoces, les violences sexuelles, l’absence d’égalité alors que nous parlons du genre.

Donc, quels que soient les progrès accomplis, il reste encore beaucoup à faire. Mais, la libéralisation de la femme et son émancipation passe par son indépendance économique. Car, tant que la femme n’a pas son indépendance économique, on ne peut pas dire qu’elle jouit de tous ses droits et qu’elle est à égalité avec les hommes. Notre bataille est donc de donner aux femmes guinéennes leur autonomie économique », a annoncé le professeur Alpha Condé.

En outre, le président de la République a promis de continuer à appuyer les femmes, notamment celles évoluant dans l’artisanat. « Nous allons continuer à accompagner les femmes, notamment dans le domaine des cultures maraichères ; ensuite, dans l’accompagnement de toutes les femmes braves qui sont dans l’artisanat.

Aujourd’hui, nous sommes fiers de voir que les femmes guinéennes portent des tissus fabriqués en Guinée. Alors, je préviens les commerçants, nous allons envoyer des inspecteurs dans tous les marchés de Guinée. Tout commerçant qui sera pris en train de vendre des pagnes fabriqués de contrefaçon, sera arrêté, ses biens saisis, et il sera emprisonné », a-t-il prévenu.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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