Le PADES opposé au 3ème mandat : « changer la Constitution ne peut être toléré »

La lancinante question du 3ème mandat et l’impitoyable déguerpissement en cours à Kaporo Rails et Kipé 2 sont les principaux points débattus ce samedi, 16 mars 2019, à l’assemblée générale du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES). La rencontre, présidée par Mohamed Kaba, coordinateur chargé des affaires administratives du parti, s’est tenue au siège du PADES à Nongo, dans la commune de Ratoma.

D’entrée de jeu, Mohamed Kaba a mis en garde sur les risques que comporte la volonté pour un chef d’Etat de s’accrocher au pouvoir. « Vous avez suivi tout ce qui est en train d’être mis en place pour modifier la constitution ou bien proposer une nouvelle constitution. D’aucun disent d’ailleurs qu’une Constitution dort déjà dans les tiroirs, mais vous savez que nous sommes en démocratie. Le principe fondamental de la démocratie, c’est le respect des lois, mais aussi le respect de l’alternance. On ne peut pas s’accaparer du pouvoir et le confisquer indéfiniment. Si on fait cela, on sort du jeu démocratique, on rentre dans une situation qui n’est pas démocratique. Il faut aujourd’hui qu’on fasse attention, parce que nous ne voulons pas vivre ce que certains pays voisins ont vécu par les mêmes erreurs, par les mêmes fautes. Nous ne voulons pas tomber dans ces travers. Nous voyons par ci, par là des groupuscules qui se lèvent et qui demandent de changer la Constitution », a dénoncé monsieur Kaba.

Par ailleurs, le coordinateur des affaires administratives du PADES estime que la modification de la Constitution n’est pas une mauvaise chose. Mais, « changer la Constitution pour confisquer le pouvoir, c’est ce qui est mauvais. Ça, il faut faire la différence et ça ne peut pas être toléré ».

C’est pourquoi, ajoute Mohamed Kaba, « il faut qu’on se lève, il faut qu’on soit vigilant, il faut que tous les acteurs politiques, même de la société civile, parce que nous avons le même devenir, se lèvent et se donnent la main pour faire front à cette velléité de changement de notre Constitution ou de confiscation de notre démocratie à tous les niveaux. C’est le lieu pour moi de lancer un appel à une union sacrée, une union sacrée des hommes politiques, des formations politique qui s’élargirait à la société civile, sans distinction, parce qu’il faut qu’on le comprenne, ce qui est en train de se passer concerne tout le monde, ce qui est en train de se passer, si on n’y prend garde, risque d’affecter tout le monde », a mis en garde ce responsable du PADES.

Parlant du second point, à savoir l’impitoyable déguerpissement en cours à Kaporo Rails et à Kipé 2, dans la commune de Ratoma, Mohamed Kaba a dit son indignation face au traitement réservé aux victimes de cette tragédie. « Aujourd’hui, concernant les opérations de déguerpissement, nous avons une situation humanitaire indescriptible, indescriptible en ce sens que, des familles entières, plus de 500 familles, dorment aujourd’hui à la belle étoile. Aujourd’hui, des personnes ont entièrement perdus leur biens, des personnes sont dans le désarroi total », a-t-il déploré.

Selon Mohamed Kaba, l’Etat a certes le droit de récupérer ses biens. Mais, il a le devoir de protéger ses citoyens. « Il y a deux qu’il faut préciser. Ces deux choses là, il faut qu’on les distingue : la première des choses est que les biens de l’Etat sont inaliénables. Personne ne peut s’approprier d’un bien de l’État, ça c’est un fait. Mais, la deuxième des choses, c’est que l’État a l’obligation d’assurer la sécurité et le bien être des ses citoyens, ça aussi c’est une évidence. Aujourd’hui, nous nous trouvions dans une situation où des guinéens souffrent, où des guinéens sont dehors, où des guinéens ont perdu tout ce qu’ils avaient. Ça, c’est une situation dégoutée, c’est une situation extrêmement difficile », a laissé entendre le politicien.

Pour finir, Mohamed Kaba a demandé que les responsabilités soient situées dans cette affaire de Kaporo Rails, notamment contre tous ceux qui ont facilité l’installation des citoyens sur les lieux.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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