221 fictifs à Matam ? Ce qu’en dit le directeur communal de l’éducation, Ibrahima 2 Barry

Lancées il y a quarante huit (48) heures, les opérations de recensement du personnel enseignant se poursuivent dans les cinq (5) communes de Conakry. Elles sont la suite logique de l’application du protocole d’accord signé, en janvier 2019, entre le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) et le gouvernement et qui a mis fin à 3 mois de paralysie du système éducatif. A travers cette démarche, le syndicat et le gouvernement veulent extirper les enseignants fictifs du fichier de la fonction publique, véritable gouffre financier pour l’Etat.

Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, ce mercredi 20 mars 2019, le Directeur Communal de l’Education de Matam, Ibrahima 2 Barry, a levé un coin de voile sur la présumée existence de plus de 200 enseignants fictifs à Matam. Il a été également question de la poursuite des cours dans la commune après la suspension de la grève par le SLECG dirigé par Aboubacar Soumah.

Guineematin.com : en application du protocole d’accord SLECG-Gouvernement, les opérations de recensement des enseignants ont été entamées le lundi 18 mars 2019. Comment ça s’est passé ici, à la DCE de Matam ?

Ibrahima 2 Barry : comme vous l’avez dit, c’est en application du protocole d’accord que ces opérations de recensement ont commencé. Ils ont commencé par notre direction communale. Il y avait une série de dossiers à présenter et la présence physique. Aujourd’hui, cette opération se poursuit normalement bien. Nous n’avons pas encore rencontré d’anomalies majeures.

Le SLECG, accompagné d’autres observateurs, ils sont sur le terrain avec la présentation des documents et la présence physique des enseignants. Nous avons été la première personne à être recensée. Le processus continue dans les établissements scolaires de Matam.

Guineematin.com : est-ce que tout le personnel de la DCE de Matam a été recensé ?

Ibrahima 2 Barry : tous ceux qui sont présents l’ont été, et même ceux qui sont malades, on a fait de sorte que ces malades se soient déplacés. Il y a eu des malades qui ont pris un déplacement pour venir se présenter devant la commission. A notre entendement, jusque-là, nous n’avons pas reçu de cas de recensé qui n’existe pas sur place.

Ceux qui sont en formation, il faut savoir que c’est des formations officielles avec des documents qui prouvent qu’ils sont partis en formation et qui se trouvent déjà dans les listes de base des différents établissements. C’est des fonctionnaires, ils ont été pris en compte. Ils sont à une formation. Quand vous prenez les arabisants, ils ont bénéficié de bourses d’études pour une durée de 2 à 3 ans. Ils reviendront.

Guineematin.com : récemment, on a vu un document concernant la commune de Matam. Selon ce document, il y aurait beaucoup d’enseignants fictifs, au nombre de 221, dans la commue de Matam. On incrimine la gestion antérieure. Qu’en savez-vous ?

Ibrahima 2 Barry : c’est vrai que moi je viens d’arriver à la tête de la DCE. Peut être que ces anomalies-là existent. Mais, certaines personnes confondent ce terme fictif. Nous avons vu des effectifs qui parlent de 221 fictifs à Matam. Nous ne sommes pas d’accord. On confond souvent les gens qui sont payés à Matam et qui travaillent ailleurs. Quand tu viens, tu prends le listing de paye de Matam, tu compares le personnel qui est dans le listing par rapport au personnel qui travaille à Matam, il y aura une différence.

Une différence à partir du moment où ceux qui émargent pour la paye à Matam, il y en a qui ne sont pas travailleurs à Matam. Ils travaillent par exemple à Dubréka, à Coyah, à Ratoma. C’est peut être une lourdeur administrative. Si non, quand le fonctionnaire est muté, son salaire doit le suivre. Donc, si on ne considère pas ces paramètres là, on trouvera un effectif beaucoup plus grand que l’effectif réel de Matam. Ce qui fait que les gens sont amenés à dire qu’il y a des fictifs.

Guineematin.com : après la suspension de la grève des enseignants, il avait été demandé de s’activer sur le terrain pour tenter de rattraper les 3 mois de cours perdus. Comment ça se passe en ce moment dans les écoles de la commune de Matam ?

Ibrahima 2 Barry : avant de penser aux cours de rattrapage, on avait déjà récapitulé le nombre de jours, le nombre de semaines, le nombre d’heures perdues aussi bien au primaire qu’au secondaire. Par exemple, au niveau du primaire, fondamentalement, à Matam, nous avons perdu 18 jours. Au niveau du secondaire, nous avons perdu 22 jours. Donc, au niveau du primaire, il y a un planning de rattrapage en tenant compte du calendrier national élaboré et des disponibilités dans les établissements.

Par exemple, au niveau du primaire, il y a des cours qui vont jusqu’à 15 heures. Nous cherchons à prolonger les cours. Ça nous permettra de rattraper certaines heures perdues. Par exemple, à l’école primaire de Lansébounyi, les cours devraient s’arrêter jusqu’à 15 heures. Mais, pour nous permettre de rattraper les heures perdues, on peut prolonger les cours jusqu’à 16 heures.

Au niveau du secondaire, ce sont les professeurs titulaires des différentes matières qui élaborent un emploi de temps lui permettant de rattraper les cours perdus, en prenant le calendrier scolaire. De nos jours, les cours sont beaucoup avancés.

Guineematin.com : la commune de Matam compte de nombreuses écoles. Est-ce qu’il y a des disparités dans ces rattrapages ?

Ibrahima 2 Barry : dans les écoles privées, ça a étudié pendant la grève. Et même dans les écoles publiques, il y en a certaines qui n’ont pas été touchées. C’est le cas du lycée Coléah par exemple ou du collège Coléah. Cette année, c’est peut être une surprise pour les gens, le lycée 1er mars (lycée Matam) a étudié, contrairement à l’année dernière.

Donc, les écoles ne sont pas au même niveau de perturbation. Elles ne peuvent pas être au même niveau de progression. Mais, nous tenons compte de tout cela pour élaborer un planning nous permettant d’être dans les délais.

Guineematin.com : il y en a qui ont parlé d’une probable prolongation de l’année scolaire. Habituellement, les cours prennent fin au mois de juin. Est-ce que vous pensez qu’il va falloir aller au-delà ?

Ibrahima 2 Barry : non, nous ne pouvons pas nous prononcer par rapport à cela. A partir du moment où il y a un planning de cours de rattrapage qui est déjà élaboré, c’est peut être au terme de ce planning que nous saurons est-ce qu’il faut respecter le délai ou pas. Là, ce sont les autorités du cabinet qui se prononceront, surtout que les degrés de perturbation diffèrent d’une commune ou d’une préfecture à une autre.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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