Un collégien tué par balle à Dubreka : « je ne pourrai pas pardonner… », dit son oncle

Dans la journée d’hier mercredi, 21 mars 2019, des échauffourées ont éclaté à Dubréka entre des jeunes, en majorité conducteurs de motos-taxis, et les agents de la brigade de recherche numéro 14 de la localité. Le face-à-face a fait un mort par balle, des blessés et des dégâts matériels importants. La victime se nomme Amadou Soumah, un collégien originaire de Tougnifily, dans la préfecture de Boffa, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’origine des échauffourées, la mort d’un jeune taxi-motard. Après l’arrestation d’individus, que les taxi-motards ont présentés comme les assassins de leur ami, une foule de jeunes s’est dirigée vers la brigade de recherche pour les réclamer. Devant le refus des agents, des échauffourées vont s’en suivre, entrainant la mort par balle du jeune Amadou Soumah et des blessés. Une foule en colère va saccager les locaux de la brigade de recherche.

Selon nos informations, Amadou Soumah est originaire de la sous-préfecture de Tougnifily, dans la préfecture de Boffa. Il était élève en classe de 8ème année au collège franco-arabe Mouloukou Souleymane de Dubréka. Il a reçu le projectile alors qu’il revenait de l’école.

Au lendemain de la mort de ce jeune homme, son oncle Abdoulaye Soumah, très affligé, a expliqué à notre reporter ce qu’il sait du drame. « Hier, vers midi, suite à la manifestation qu’il y avait eu au rond-point de Neguéyah, il a été demandé aux enfants de rentrer à la maison. C’est ainsi que mon neveu, en compagnie de son ami, ils rentraient à la maison. Mais, quand ils sont arrivés au rond-point, l’ami de mon fils lui a dit de passer sur une autre route puisqu’il y avait des coups de feu au niveau du carrefour.

Mon fils a dit non. Pour lui, c’est la seule route qui mène chez lui. Alors, continuant son chemin, à la suite d’un coup de feu, mon neveu a reçu une balle au cou. La balle lui a traversé la gorge et il en est mort sur place. Mais moi, je n’ai pas compris en ce moment. Ils ont appelé le chef de quartier, son téléphone était éteint. Et, puisque je suis le chauffeur du chef de quartier, les gens ont commencé à m’appeler et c’est en ce moment que j’ai compris que mon fils avait été tué par balle », a expliqué l’oncle du défunt.

Très en colère, Abdoulaye Soumah a dit qu’il ne pardonnera pas à ceux qui ont ôté la vie du jeune homme. « Depuis hier, je suis sous le choc, mon cœur saigne, mon cœur me fait mal. Je ne me suis jamais senti aussi mal comme c’est le cas maintenant depuis ma naissance. Je considérais Amadou Soumah, non pas comme un neveu, mais comme un fils. Je ne pourrai pas pardonner à celui qui a tué mon fils », soutient-il

Interrogé par notre reporter, le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Dubréka a regretté la mort de ce collégien à la fleur de l’âge. Pour Dr Aboubacar Soumah, des enquêtes sont ouvertes situer les responsabilités. « Selon nos informations, c’est un présumé voleur qui a été pris hier dans un garage. Au moment où on le conduisait à la gendarmerie, les gens ont commencé à crier au voleur ! Au voleur !

Immédiatement, les conducteurs de motos-taxis qui étaient sur place ont protesté, ils ont demandé aux agents de leur remettre le bandit afin qu’ils le brûlent vif. Cela, pour venger un de leur camarade dont le corps sans vie a été retrouvé récemment en brousse. Ceux-ci ont refusé, ce qui a augmenté la tension. Il y a eu des jets de pierres, le siège de la brigade a été à attaquée.

Et, c’est pendant ces échauffourées que ce jeune élève, qui revenait de l’école, a été atteint par une balle perdue et en est mort sur place. Mais, les enquêtes ont été ouvertes. Nous avons écrit au procureur qui a ouvert immédiatement une enquête. On attend les résultats », a-t- il laissé entendre.

A noter qu’Amadou Soumah a rejoint sa dernière demeure ce jeudi, 21 mars 2019, au cimetière de Dubréka. Le calme est revenu sur les lieux.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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