Elections législatives : voici ce que la société civile demande à la CENI

Dans le cadre des échanges qu’elle a entamés récemment avec les acteurs du processus électoral guinéen, la CENI a rencontré ce mardi, 26 mars 2019, la société civile guinéenne. Les discussions ont tourné autour de l’organisation des prochaines élections législatives. Une occasion mise à profit par les acteurs sociaux pour faire des recommandations visant la bonne marche de ce processus électoral, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après les acteurs politiques et les ambassadeurs accrédités en Guinée, c’est au tour de la société civile d’être reçue par la CENI, ce mardi. Les deux parties ont échangé sur les mêmes préoccupations : la gestion de l’audit du fichier électoral, la problématiques des remontées des résultats des élections, la désignation des représentants des partis politiques au sein des démembrements de la CENI, l’utilisation des nouvelles technologies dans le processus électoral et le financement des partis politiques.

Une initiative saluée par les activistes de la société civile, qui en ont profité pour faire quelques recommandations. « La transparence se trouve au fond de la concertation. C’est quand on parle, on communique qu’on peut parler de transparence. En résumé, la société civile guinéenne salue la démarche de la CENI, mais exige d’elle : premièrement, l’élaboration d’une étude de base pour capitaliser les expériences de la CENI et les expériences des autres pays voisins par rapport à l’utilisation de la technologie.

Pourquoi ? Parce que parler de technologie, il y a des questions à se poser. Quelle technologie utiliser ? Dans quel contexte ? Quelles sont les contraintes liées à l’utilisation de la technologie et quels sont les coûts ? Cette étude ne peut pas être menée par la société civile, c’est à la CENI de le faire », a indiqué Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G).

Parlant de la question de l’audit du fichier électoral, monsieur Kourouma a dit que même si son organisation a des informations de façon informelle sur cet audit, « nous recommandons à la CENI de prendre attache avec le comité de suivi qui a commandité l’audit, pour que nous soyons en copie de ce rapport d’audit par les voies légales et par les voies les plus rapides en la matière. Et en notre sein, nous allons mener un débat interne et interagir avec la CENI, pour faire des recommandations », a-t-il notamment ajouté.

Abondant dans le même sens, Sékou Koundouno, administrateur général de la Cellule Balai Citoyen de Guinée, a salué une démarche participative et inclusive de la CENI. Pour cette rencontre, il souligne qu’il y a eu des contradictions dans les débats, mais les échanges se sont terminés dans une entente parfaite.

« La société civile guinéenne s’engage à accompagner la CENI dans le cadre du processus électoral afin que tous les acteurs puissent jouer leur partition. Donc en tout état de cause, nous sortons de cette rencontre très satisfaits et nous estimons que la CENI va continuer dans cette démarche beaucoup plus inclusive et participative (…)

Cependant, j’ai dit que la société civile est devenue de plus en plus exigeante, qu’elle ne se laissera pas faire. On ne peut pas nous avaler toutes les recommandations et perspectives. Deuxièmement, j’ai martelé que la société civile plus précisément le Balai Citoyen s’est toujours battu pour une CENI technique, la CENI politique ne nous ressemble pas.

Et comme vous le savez, ce sont des commissaires qui composent cette CENI qui n’a la lourde tâche que de rendre compte aux différents états-majors des partis politiques. Et ça, ça ne ressemble pas au Balai Citoyen», a-t-il laissé entendre.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18

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