ENTAG : pour avoir barré la route à leurs voisins, ils encourent la prison

Une banale dispute entre deux familles voisines autour d’une ruelle, au quartier ENTAG, dans la commune de Matoto, a tourné à une bataille rangée. Youssouf Keïta et 3 membres de sa famille, sont trimbalés au tribunal de Mafanco pour des faits de violences, injures publiques et voies de fait. Des actes qui auraient été posés à l’encontre de madame Hassanatou Diallo. Les réquisitions et plaidoiries dans ce dossier ont eu lieu hier lundi, 25 mars 2019, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est une affaire datant de mai 2018 qui a ressurgi récemment. Les deux camps sont opposés autour d’une ruelle qui passe devant la concession de la famille de Youssouf Kéita.

Après plusieurs audiences, les parties au procès ont passé aux réquisitions et plaidoiries ce lundi 25 mars 2019.

Dans ses réquisitions, la procureure Joséphine Loly Tenguiano a longuement rappelé comment on en est arrivé là. Selon elle, c’est une ruelle servant de passage qui oppose les deux familles voisines. « Ils ont discuté autour de ce passage et finalement ils ont saisi la justice. Et, le tribunal de Mafanco a rendu une décision le 14 juin 2018, en autorisant le passage du véhicule de madame Hassatou Diallo pour accéder à son domicile.

C’est lorsque cette décision a été rendue que cette altercation a commencé. La décision n’a pas été appréciée par la famille Keita. C’est ainsi que Yousouf Keïta et ses frères ont barré la route à l’aide de cailloux, empêchant dame Hassanatou Diallo d’accéder à son domicile » a-t-elle expliqué.

Revenant sur les faits proprement dits, la procureure a dit que « dame Hassanatou est venue avec son véhicule et elle a trouvé des obstacles sur le passage. Elle est descendue pour enlever les cailloux et la bagarre a commencé. Elle a été bousculée, injuriée, violentée par la famille Keïta. Il y a eu de la violence sur les lieux. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie d’ENTAG pour que ces prévenus soient interpellés.

Interrogé à la barre ici, Yousouf Keïta a réitéré qu’ils ont mis les cailloux sur le passage, mais pour se défendre. Il a dit que c’était pour empêcher les motards qui les fatiguent. Pour les injures, il nie avoir proféré des injures à l’encontre de la plaignante. Ils disent que c’est seulement leur sœur, Salématou Keïta, qui a insulté madame Hassanatou Diallo ».

Après ce rappel des faits, la procureure va demander au tribunal de retenir les quatre prévenus dans les liens de la culpabilité : Youssouf Kéita, Gassime Kéita, Yaya Kéita et Salématou Kéita. « Je vous demande de retenir Yousouf Keïta et autres dans les liens de la culpabilité de violences et de voies de fait. Par rapport aux injures publiques, de retenir dame Salématou Keita dans les liens de la culpabilité.

Pour la répression, vous condamnerez Yousouf Keïta, Gassime Keïta, Yaya Keïta à 6 mois d’emprisonnement et au payement de 500 mille francs guinéens d’amende. Quant à dame Salématou Kéita, nous sollicitions sa condamnation à un an d’emprisonnement et à un million de francs guinéens d’amende », a-t-elle requis.

De son côté, la partie civile, par la voix de son conseil, maître Gabriel Kamano, va solliciter le payement par les quatre prévenus de la somme de 75 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

Le tribunal a finalement renvoyé le dossier au 15 avril pour la délibération.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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