Les audiences se poursuivent au tribunal criminel de Faranah. Pour la journée d’hier, mercredi 27 mars 2019, c’est le dossier de Kalinko qui était inscrit au rôle du tribunal. Huit personnes sont poursuivies dans ce dossier relatif aux violences enregistrées dans cette sous-préfecture de Dinguiraye, au lendemain des élections communales de février 2018, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Au lendemain des élections locales du 04 février 2018, des incidents ont eu lieu dans la commune rurale de Kalinko, à Dinguiraye. La publication des résultats du vote est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ces incidents ont provoqué la mort de quatre enfants (3 fillettes et un garçon) dans un incendie, la destruction d’édifices publics et privés.
Selon nos informations, après ces incidents malheureux, une soixantaine de personnes avaient été mises aux arrêts par les forces de l’ordre. Après plusieurs démarches, sur les 63 personnes interpellées, une cinquantaine va bénéficier d’un non lieu et libéré.
Les huit (8) autres ont été renvoyés devant le tribunal criminel de Faranah pour répondre des faits d’assassinat, incendie volontaire, destruction d’édifices publics et privés. Deux accusés, Bouba Diarra et Ousmane Barry, ont été les premiers à avoir défilé à la barre. Tous les deux ont nié les faits mis à leur charge.
Ils ont été appuyés par leur avocat, maître Salifou Béavogui, qui a demandé à la justice de rechercher les vrais coupables de ces événements tragiques. « Je voudrais m’acquitter d’un devoir, c’est celui de m’incliner pieusement devant la mémoire des 4 victimes qui ont tristement trouvé la mort dans cette affaire.
Personne ne peut accepter cela, personne ne peut encourager la violence et des troubles dans notre pays. Ce n’est pas possible. Nous voulons la paix, parce que sans la paix, nous ne pourrons entreprendre rien du tout. Ce qui est arrivé à Kalinko est regrettable. Ce sont des communautés qui vivent ensemble depuis des décennies et des décennies.
La politique ne doit pas être source de division. Ce sont des frères, par les liens sociaux, ce sont des parents qui vivent ensemble depuis des années. Malheureusement, avec cette histoire politique, cette histoire d’élection, nous avons vécu ce qui a entraîné les casses, la destruction, des pertes en vies humaines. Mais, je dis haut et fort, en tant qu’avocat chargé de défendre les 8 accusés, que la justice n’a pas pu identifier les auteurs de ces actes ».
Désormais, la balle est dans le camp du ministère public qui devrait chercher à prouver la culpabilité des huit accusés. Les audiences se poursuivent ce jeudi 28 mars 2019.
De Faranah, Mohamed Bangoura pour Guineematin.com
Tel : 00224 620 24 15 13