Violences postélectorales à Kalinko (Dinguiraye) : le procès renvoyé au 16 avril

Le procès sur les violences postélectorales de Kalinko, à Dinguiraye, s’est poursuivi hier, jeudi 28 mars 2019, devant le tribunal criminel de Faranah. Après les deux premiers accusés qui ont comparu mercredi, deux autres ont été entendus par la juridiction. Ils ont, eux aussi, plaidé non coupables, et le dossier a été renvoyé pour permettre la comparution des parties civiles, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

Ce sont Ousmane 26 Diallo et Alpha Oumar Bagou Bah qui ont comparu ce jeudi devant le tribunal criminel de Faranah pour répondre des accusations d’assassinat, incendie volontaire et destruction d’édifices publics et privés. Accusations qui font suite aux violences qui ont éclaté au lendemain des élections locales du 04 février 2018 dans la sous-préfecture de Kalinko (Préfecture de Dinguiraye). Ces incidents ont provoqué la mort de quatre enfants (3 fillettes et un garçon) dans un incendie et la destruction d’édifices publics et privés.

A la barre, les accusés ont, tour à tour, rejeté les faits mis à leur charge, assurant qu’’ils sont ni de près, ni de loin mêlés à ces violences postélectorales. Mais, face à l’absence de la partie civile (les parents des 4 enfants ou leur représentant), le procureur va demander un renvoi pour leur comparution. Une demande à laquelle va s’opposer l’avocat de la défense, maître Salifou Béavogui.

Au terme d’intenses débats, le tribunal décide de renvoyer le dossier au 16 avril 2019, pour la comparution de la partie civile. Mais avant, maître Salifou Béavogui a demandé et obtenu la mise en liberté d’un de ses clients, en l’occurrence Alpha Oumar Bagou Bah. Ce vieil homme, âgé de 77 ans, est un cultivateur dont l’état de santé est devenu chancelant.

Selon Souleymane 1 Traoré, substitut du procureur de la République près le tribunal de Faranah, « le ministère public cherche à faire triompher la vérité. C’est pourquoi, aujourd’hui, le siège a demandé à ce que tout le monde soit là, c’est-à-dire les parties civiles, les victimes. C’est pourquoi, on a accédé à ça, on a dit qu’il faut le faire pour que la vérité triomphe.

Nous sommes là, pas dans une posture physique, mais pour que le développement de l’affaire à l’audience puisse faire émerger la vérité. Nous estimons que quand les parties civiles et que les témoins se présentent, ça peut être intéressant et contradictoire ».

Pour sa part, maître Salifou Béavogui, avocat de la défense, parle de victoire. « J’ai demandé à ce que le tribunal libère mes clients en attendant que les parties civiles soient là. Finalement, le tribunal a ordonné le renvoi de l’affaire au 16 avril et a ordonné la remise en liberté d’un des accusés malade, Alpha Oumar Bagou Bah. Les 7 autres accusés retournent en prison. C’est une première victoire pour moi », se réjouit-il.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com
Tel : 00224 620 24 15 13

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