Justice : des présumés récidivistes jugés pour 25 braquages à Conakry, Dalaba et Labé

Cinq (5) présumés bandits de grand chemin, poursuivis pour vingt cinq (25) braquages, continuent de défiler par devant le tribunal criminel de Dixinn. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol à main armée et assassinat. Des faits qu’ils auraient commis dans les villes de Labé, Dalaba et Conakry vers 2012. Trois d’entre eux ont été entendus hier lundi, 1er avril 2019, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les accusés dans ce dossier criminel sont : Ibrahima Bah, dit Faouzi ; Mamadou Djouma Diallo, dit Bippoun ; Ibrahima Ly, dit Mouzby ; Amadou Sadio Barry ; et Sékouba Keïta, dit Escobar. Les faits pour lesquels ils sont poursuivis ont eu lieu entre 2011 et 2012. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt le 23 avril 2012

Après l’audition d’Ibrahima Bah, dit Faouzi, c’est Mamadou Djouma Diallo, dit Bippoun ; Ibrahima Ly, dit Mouzby et Sékouba Keïta, dit Escobar, qui ont défilé à la barre hier lundi. Tous ont plaidé non coupables.

Devant le tribunal, Mamadou Djouma Diallo, dit Bippoun, déjà condamné à 15 ans de réclusion criminelle dans une autre affaire de vol et d’assassinat, a nié toute implication dans une quelconque attaque. « Monsieur le président, j’ai écouté ce que le greffier a dit et je crois avoir déjà été jugé et condamné pour la même affaire.

Je ne vois pas pourquoi je suis là. Je ne connais rien dans cette affaire. On m’a arrêté sur dénonciation. On a fait une perquisition chez moi, ils n’ont rien trouvé. On ne m’a jamais montré un objet. J’ai été arrêté arbitrairement par le biais d’Alpha Saliou Barry. On ne m’a jamais confronté avec les plaignants. Je souhaite qu’on appelle les témoins des 25 attaques pour que la lumière soit faite », a lancé l’accusé.

Des déclarations qui ont poussé le procureur, Daouda Diomandé, à réagir pour lever l’équivoque. « Oui monsieur juge, Mamadou Djouma Diallo a été jugé et condamné, mais pas dans cette affaire. D’ailleurs, les parties civiles ne sont pas les mêmes. Mamadou Djouma est un habitué des faits, et il n’est pas le seul dans ce cas », a martelé le procureur.

Le juge Ibrahima Kalil Diakité va abonder dans le même sens. « Dans ce dossier et celui sur lequel vous avez été jugé, les chefs d’accusations ne sont pas les mêmes, ainsi que les parties civiles. Vous pensez pouvoir distraire le tribunal, mais vous ne pourrez pas », a fait remarquer le juge.

Pour sa part, Ibrahima Ly, dit Mouzby, un autre accusé qui est déjà condamné à 10 ans de réclusion criminelle dans une autre affaire, a révélé qu’il était revendeur de torches et ampoules qu’il ne connait rien de cette affaire. « Je ne connais rien dans l’affaire là. C’est un certain Alpha Saliou Barry qui m’a appelé et m’a dit de venir en me disant qu’il voulait des torches, parce que je suis revendeur de torches et ampoules.

Je suis venu à sa rencontre, j’ai trouvé les gendarmes qui m’ont pris pour m’envoyer à la maison centrale. Ils ne m’ont arrêté avec rien, ni arme, ni rien. Ils m’ont torturé et arraché mes dents de devant », a dit Ibrahima Ly.

De son côté, Sékouba Keita, le troisième accusé à avoir comparu ce lundi, s’est dit aussi innocent. « Je n’ai jamais volé quoi que ça soit, avec qui que ce soit. Les gendarmes sont venus chez moi, ils m’ont dit qu’on a dit mon nom, de les suivre et qu’après les enquêtes, ils allaient me relâcher. Depuis ce jour, je suis à la maison centrale. Ibrahima Bah, c’est mon ami. Mais, je n’ai jamais volé avec lui, ni participé à quoi que ça soit. Toutes les personnes ici, c’est en prison qu’on s’est connu à part Ibrahima », soutient-il.

Cependant, le procureur Daouda Diomandé estime que les accusés tentent de nier l’évidence. Il soutient que le groupe est responsable de plusieurs autres opérations armées tant à l’intérieur du pays qu’à Conakry.

Des affirmations du procureur balayées d’un revers de main par maître Abou Camara, avocat de la défense. Il va solliciter la comparution de la partie Civile ainsi que du nommé Alpha Saliou Barry, cité plusieurs fois par ses client et présenté comme celui qui leur à tendu un guet-apens. Devant cette demande de l’avocat de la défense, le procureur a promis de se renseigner afin qu’Alpha Saliou Barry comparaisse. Ce fameux Alpha Saliou Barry a été condamné et se trouve être détenu à la maison centrale.

Le dossier a été renvoyé au 9 avril 2019 pour la suite des débats et la comparution de la partie civile.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com
Tél:224623532504

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