Conakry : accusé d’avoir pendu sa copine, un menuisier s’explique devant le TPI de Dixinn

Le menuisier Sékou Camara, poursuivi pour avoir pendu sa copine, Aïcha Soumah, a été entendu hier mardi 02 avril 2019, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. L’accusé, qui aurait commis ce meurtre en 2016 au quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma, a nié les faits, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’acte criminel pour lequel Sékou Camara est poursuivi aurait eu lieu à son domicile, à Sonfonia, le 7 juin 2016. Il est aussitôt mis aux arrêts avant d’être placé sous mandat de dépôt, trois jours plus tard.

A la barre du tribunal criminel de Dixinn, Sékou Camara a rejeté les faits de meurtre par pendaison mis à sa charge. Il est longuement revenu sur les circonstances dans lesquelles cet incident malheureux est intervenu. « Ce qui est arrivé, Aïcha voulait voyager. Elle est allée jusqu’à Accra, où elle a eu des difficultés. Elle a fait hôtellerie, et elle avait besoin de 8 millions de FG pour continuer son voyage.

Elle n’a pas pu obtenir cela. Elle m’a appelé pour me dire qu’elle n’est pas à l’aise et qu’elle va retourner en Guinée. Elle m’a dit que sir elle rentre, elle ne va plus aller chez ses parents, mais qu’elle veut rester chez moi. C’est ainsi qu’elle est venue. J’ai vu son état, j’ai essayé de remonter son moral », a dit l’accusé.

Dans ses explications, Sékou Camara a rappelé à quels moments la situation a commencé à se détériorer entre eux. « Deux semaines après sa venue chez moi, le mois de Ramadan est arrivé. Je lui ai dit que, comme c’est le mois de Ramadan qui arrive, tu vas aller rester chez ta grande sœur car tu es chez moi, mes parents ne sont pas au courant et tes parents non plus ne le savent pas. C’est ainsi que le premier jour du mois de Ramadan, de 16 h à 17 h, j’étais avec elle.

A 17 h, elle m’a dit d’aller chercher des œufs pour qu’elle nous prépare la rupture. Après ça, je suis allé à la prière. A mon retour, j’ai acheté le pain pour nous. Je suis venu à la maison, je n’ai pas trouvé Aïcha dans la chambre. J’ai fouillé toutes les chambres, je ne l’ai pas vue. Je l’ai appelée au téléphone, ça sonnait. Mais, personne ne décrochait. C’est ainsi que je suis venu vers la véranda, j’ai l’ai trouvée suspendue avec son foulard au niveau des antivols. Ses habits au sol. Je pensais qu’elle voulait m’effrayer.

C’est ainsi que j’ai pris des ciseaux pour couper le foulard et elle est tombée inerte. J’ai tiré le corps pour le faire rentrer dans la chambre. J’ai appelé sa sœur pour l’informer et elle est venue avec sa famille et des gendarmes. Ils m’ont amené au commissariat central de Sonfonia où je suis resté pendant deux jours avant d’être transféré à la maison centrale », a-t-il raconté.

En outre, Sékou Camara a juré devant le tribunal qu’il ne peut pas avoir le courage d’ôter la vie à cette fille qu’il a tant aimé et qui lui a fait deux enfants. « Aïcha Soumah est ma copine. On s’est connu depuis longtemps. Elle a fait 2 enfants pour moi. Je regrette aujourd’hui son décès, car on avait un projet de mariage.

On ne voulait pas que quelqu’un d’autre élève nos enfants. Donc, je ne sais pas comment cela est arrivé. Car, moi je ne peux pas avoir le courage de donner la mort à cette fille que j’ai tant aimé et qui a fait 2 enfants pour moi », a soutenu l’accusé à la barre.

Le tribunal a renvoyé l’affaire au mardi, 09 avril 2019, pour la comparution de la partie civile.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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