Vers une nouvelle grève dans l’éducation ? « Si rien n’est fait d’ici mardi… »

Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SELCG) agite une fois encore le chiffon rouge. A l’occasion de son assemblée générale, tenue ce samedi 06 avril 2019, les syndicalistes menacent de déclencher une grève générale et illimitée si le gouvernement ne respecte pas le contenu du protocole d’accord de janvier dernier, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette rencontre du SLECG a eu lieu à son siège à Donka, avec la présence de nombreux enseignants venus des 5 communes de Conakry. Face à des enseignants déterminés à aller jusqu’à bout, Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG, a dénoncé le refus du gouvernement d’honorer ses engagements contenus dans le protocole d’accord du 10 janvier 2019.

« Etant animé d’un esprit de patriotisme élevé, soucieux de l’avenir de notre pays, nous avions accepté de suspendre la grève. On a orienté les revendications vers l’assainissement du fichier général du système éducatif. Mais aujourd’hui, ce protocole n’est pas respecté par le ministre de l’enseignement supérieur qui n’entend pas respecter les trois points qui concernent son département », accuse-t-il.

Pour étayer ses accusations, Aboubacar Soumah va charger le ministre de l’enseignement supérieur. « Les point qui concernent le département : le rétablissement de nos camarades syndicalistes qui ont été mutés, demis de leurs fonctions et muté dans d’autres université. Notre Secrétaire général de Labé, Issa Soumaré, a été démis de ses fonctions et muté à N’zérékoré. Le ministre l’a même empêché de soutenir pour le Master. Tout cela, à cause de son appartenance au SLECG.

Notre secrétaire général qui est au niveau de l’ISSEG, également démis de ses fonctions et muté. Il a postulé pour le doctorat, on a annulé sa formation à cause de son appartenance au SLECG. A Kindia, depuis 2017, le bureau était là. Tous ont été démis de leurs fonctions, mutés et leurs motos retirées parce qu’ils sont du SLECG. Lorsque nous sommes venus à l’université Gamal pour valider le bureau, la salle où devait se tenir la rencontre a été barricadée et bouclée par les forces de l’ordre et, le responsable de cette salle a été démis de ses fonctions par Yéro Baldé.

Où se trouve la liberté syndicale ? Ils décapitent le SLECG au niveau de l’enseignement supérieur et ils mettent en place un autre syndicat qui parle au nom du ministre et non au nom des enseignants guinéens. C’est la raison qui nous a amené à suspendre les opérations d’assainissement du fichier parce qu’il faut que la liberté syndicale soit respectée selon les conventions internationales et selon notre Constitution », a dit Aboubacar Soumah.

Dans sa communication, le secrétaire général du SLECG a lancé un ultimatum aux autorités du pays, plus particulièrement au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé. « Toujours, pour faire preuve de notre esprit patriotique, avant de déclencher quoi que ça soit, nous sommes allés rencontrer le ministre du Travail pour lui dire que le ministre de l’Enseignement Supérieur ne veut pas respecter le protocole d’accord et s’il ne le fait pas, nous nous retirerons et nous allons déclencher une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national.

Il nous a dit d’attendre jusqu’à l’arrivée du Premier ministre. Mais, comment se fait t-il depuis la signature du 10 janvier, un seul ministre refuse de respecter le protocole d’accord malgré toutes les instructions, il est qui ? Il est soutenu par qui ? Le ministre Yéro n’entend pas respecter le protocole d’accord.

Pour nous, tant que les actes ne sont pas signés nous considérons que rien n’est fait et si rien n’est fait d’ici mardi à 0 heure, à partir du mercredi nous déclencherons une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national », a prévenu Aboubacar Soumah.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com
Tél: 00224 623 53 25 04

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