Déguerpissement à Kaporo rails : l’INIDH appelle l’Etat à recaser et indemniser les victimes

L’Institution Nationale Indépendante Des droits Humains (INIDH) a clôturé, ce lundi 08 avril 2019, sa première session de l’année 2019. La cérémonie s’est déroulée au Palais du peuple de Conakry, en présence de 15 des 22 commissaires que compte l’institution et du ministre conseiller du président de la République chargé des relations avec les institutions constitutionnelles, Elhadj Mohamed Lamine Fofana.

L’INIDH a mis l’occasion à profit pour présenter son rapport 2018 sur la situation des droits de l’Homme en Guinée. Rapport dans lequel l’institution met un accent particulier sur le déguerpissement opéré récemment à Kaporo rails et Kipé 2 (Conakry), a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les membres de l’INIDH ont adopté ledit rapport de l’année 2018 après de larges débats sur la situation des droits de l’homme en Guinée. Un document présenté au cours de cette session, ouverte en mars dernier. Dans ce rapport, l’institution a passé au peigne fin l’ensemble des questions liées aux droits de l’homme en Guinée. C’est notamment le récent déguerpissement opéré par le gouvernement à Kaporo rails et Kipé, dans la commune de Ratoma.

« Au cours de l’année 2019, l’INIDH a déployé des missions pour vérifier les allégations de violation de droits de l’homme en lien avec les opérations de déguerpissement du site de Kaproro rails et Kipé 2, et à la maison centrale de Conakry pour vérifier et documenter les allégations de torture sur les détenus », a signifié le président de l’INDIH, Alya Diaby.

En ce qui concerne le déguerpissement à Kaporo rails et Kipé 2, l’institution souligne que « L’Etat est effectivement propriétaire des domaines concernés, suivant le titre foncier établi en 2007 ». Mais, précise-t-elle, « par l’article 4.4 du décret 112 du 23 octobre 1989, les occupants doivent être recasés et indemnisés. Il s’agit des occupants ayant un document justificatif avant le 20 avril 1989 », a dit Alya Diaby.

Aussi, le Président de l’INIDH plaide en faveur des élèves des familles déguerpies en pleine année scolaire. « L’INIDH lance un appel aux autorités pour faire preuve de sensibilité et de faire en sorte que le droit à l’éducation des enfants ne soit pas compromis ».

La récente incarcération du journaliste Lansana Camara, accusé de diffamation par voie de presse, n’a pas échappé aussi à l’INIDH. Elle regrette une atteinte à la liberté de la presse. « Sur le plan de la liberté de presse, l’INIDH a regretté la détention provisoire d’un journaliste accusé de diffamation. Elle se réjouit finalement de la remise en liberté du journaliste en question dans le respect de la loi sur la liberté de la presse… », souligne le rapport.

A rappeler que l’INIDH tient 4 sessions de 21 jours par an, selon les dispositions réglementaires. Le seul bémol palpable de cette cérémonie de clôture est l’absence du premier vice-président de l’Institution, Boubacar Yacine Diallo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture au mois de mars passé, alors que le président, donné alors pour démissionnaire, était absent.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45

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