Conakry : Alpha Condé inaugure le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie

Le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée (CERFIG), construit sur le campus universitaire Hadja Mafory Bangoura de Donka, a été inauguré ce vendredi, 19 avril 2019. La cérémonie a été présidée par le professeur Alpha Condé, en présence de nombreux cadres et des partenaires de notre pays, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son discours, Dr Doussou Lanciné Traoré, recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a dit sa joie quant à la construction de ce centre « qui favorisera la vulgarisation de nombreux travaux pratiques qui y seront menés d’une part, et d’autre part, pour apporter un grand plus au capital crédibilité de notre institution.

En effet, Excellence monsieur le président de la République, chers invités, l’enseignement, la recherche, l’enseignement par la recherche, constituent des éléments indispensables pour l’évolution d’une université vers l’excellence. Notre objectif aujourd’hui est d’atteindre cet idéal », a-t-il indiqué.

De son côté, professeur Eric Delaporte, porte-parole du CERFIG Montpellier, a indiqué que la construction de ce centre s’inscrit dans le cadre de la lutte post-Ebola. « C’est-à-dire dans la capacité à pouvoir répondre à de nouvelles épidémies à travers le renforcement des structures : la formation, la recherche. A peine né, ce centre a déjà eu un impact, puisque c’est ici qu’il y a eu, entre-autres, le suivi des gerris d’Ebola.

Si en Guinée on parle de post-Ebola, Ebola reste une réalité dans le monde et en particulier au Congo où sévie la plus importante épidémie que ce pays n’ait jamais connue, plus de 1500 cas, soit une quinzaine de cas tous les jours. C’est l’occasion de le rappeler, puisque les stratégies déployées au Congo sont directement issues des leçons apprises en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement en Guinée.

Le vaccin par exemple qui est utilisé au Congo, a été validé en Guinée ; la prise en charge des survivants réalisés ici à travers le projet post-Ebogui a permis de définir le standard des soins et des préventions réalisées en Guinée ; la liste des acquis est longue, qui illustre l’importance de la recherche pour la santé publique et le rôle du CERFIG dans ce contexte », a-t-il fait remarquer.

Pour sa part, Jean-Marc Grosgurin, ambassadeur de France en Guinée, a rappelé l’engagement de son pays à accompagner la Guinée. « Ce projet atteste de manière remarquable l’engagement de l’équipe France en faveur du développement de la Guinée, de la recherche scientifique et de l’amélioration du système de santé du pays. Conçu dans le contexte dramatique de l’épidémie à virus Ebola, le CERFIG qui nous rassemble aujourd’hui est désormais bien ancré dans le paysage universitaire et dans l’environnement de la recherche scientifique guinéen.

Et à cet égard, l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) n’ont pas attendu la fin des travaux du bâtiment et la cérémonie officielle d’aujourd’hui pour lancer rapidement les premiers projets dont celui du post-Ebogui qui touche à sa fin, les projets contact Ebogui et Contrôle Ebogui qui eux étaient consacrés au suivi des personnes qui ont été en contact avec le malade d’Ebola ».

Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a, quant à lui, rappelé que l’épidémie d’Ebola qui a frappé la Guinée entre 2013 et 2016 « a mis en évidence le besoin de construire en Guinée des centres de recherche et de formation pérennes à même de répondre efficacement et rapidement à toutes sortes d’épidémies. C’est dans cette dynamique que des chercheurs guinéens et français ont développé des projets de recherche structurant dans le but de comprendre l’émergence, la dissémination et les conséquences d’Ebola et d’autres maladies émergentes.

Ces projets qui tournent autour de l’enseignement, de la recherche ont permis la création du Centre de recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée (CERFIG) que le président va inaugurer tout à l’heure. Ce centre, à vocation sous régionale, favorisera une recherche pluridisciplinaire par la conception et la mise en œuvre des projets de recherche clinique dans le domaine des maladies infectieuses et facilitera également la formation par la recherche et l’accueil des chercheurs guinéens et étrangers », a dit le ministre Yéro Baldé.

Pour sa part, le président Alpha Condé a dit sa reconnaissance à la France qui a permis de doter la Guinée de ce centre. « J’avais dit qu’Ebola nous a beaucoup fatigués, avait mis notre économie à terre, mais qu’Ebola peut être une chance pour nous. Car, en tirant la situation de nos hôpitaux et surtout nos laboratoires, nous avions pu aujourd’hui faire en sorte que nous soyons capables de faire face à une autre épidémie.

Je ne souhaite pas qu’il y ait autre épidémie en Guinée, qu’aujourd’hui, nous sommes en mesure de faire face et cela, grâce à nos partenaires français. Je sais que la France nous a accompagnés à lutter contre Ebola. Je n’oublierai pas que le président français est venu lui-même visiter l’hôpital Donka et aller saluer les malades. Ce qui était d’un courage exceptionnel. Et, nous savons aussi la contribution de l’Institut Pasteur. Nous espérons aussi inaugurer bientôt le bâtiment de l’Institut Pasteur », a indiqué le numéro un guinéen.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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