Culture de la pastèque : comment l’urine humaine agrémente vos desserts…

Dans le cadre de la promotion des engrais organiques, un enseignant-chercheur à l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire (ISAV) de Faranah, a fait des recherches sur l’effet de l’urine humaine sur la culture de la pastèque au district de Yatia, à 25 km de la commune urbaine. Mr Bandjou Samoura a partagé les résultats de sa recherche avec ses collègues, les étudiants et les groupements maraîchers de la place, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Après les différentes étapes de l’activité de recherche, la récolte de la pastèque au district de Yatia a finalement eu lieu, hier lundi 22 avril 2019. Les résultats obtenus sur le terrain ont été positivement appréciés par les bénéficiaires.

Dans son intervention, Bandjou Samoura, l’enseignants-chercheur, l’initiateur et coordinateur de cette recherche, a fait un rappel sur les recherches effectuées et leur impact. « Grâce à WAAP-Guinée (Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest), une équipe de recherche d’enseignants chercheurs de l’ISAV de Faranah, en collaboration avec des groupements maraîchers et d’étudiants, ont mené une recherche dans le cadre de la production agricole en utilisant l’urine humaine comme engrais dans la production de la pastèque. L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’influence de l’urine sur le rendement de la pastèque en vue de promouvoir son utilisation dans la fertilisation organique des cultures. Elle renferme des éléments nutritifs directement utilisables pour les plantes pour leur croissance et leur développement, stimule l’activité biologique et accroît l’humus du sol. Son obtention, étant beaucoup plus facile, qui ne demande aucun coût, nécessite d’être valorisée. Son utilisation sur les cultures comme engrais permettra aux producteurs d’économiser de l’argent, d’obtenir un rendement élevé, la gestion durable des exploitations agricoles et pourra également diminuer la charge du gouvernement dans le cadre de la subvention du prix des engrais chimiques ».

Par ailleurs, monsieur Bandjou Samoura est revenu sur la récolte effectué ce lundi. « Nous avons mené les activités pratiques avec ces groupements et étudiants sur le terrain. Nous sommes là encore aujourd’hui pour la récolte. Ils ont observé les fruits par variante et tiré la conclusion avec joie en confirmant l’hypothèse de recherche, qu’effectivement l’utilisation de l’urine humaine améliore le rendement de la pastèque en obtenant des fruits en quantité et en qualité. Ils nous ont rassurés de leur motivation à démultiplier la technique acquise sur le terrain. Étant coordinateur de cette recherche, l’engagement de ces producteurs pour l’adoption de la technique me réjouis avec satisfaction. Je lance un appel à l’Etat de continuer toujours à accompagner les chercheurs sur tous les plans pour l’aboutissement des résultats concluants », a dit l’enseignant-chercheur.

Malal Baldé

Pour sa part, Mamadou Malal Baldé, membre de l’équipe, a dit ses impressions. « Nous avons réalisé les activités, et aujourd’hui, nous avons fini de collecter les résultats. Sur ce, nous remercions très sincèrement l’ISAV de Faranah pour nous avoir facilité le travail et nous remercions surtout notre coordinateur, Mr Bandjou Samoura, qui nous a permis de travailler dans un climat apaisé. Les résultats obtenus sont meilleurs, parce que sur le terrain les producteurs et les étudiants ont apprécié l’impact de l’urine humaine sur la croissance et le développement de la pastèque », estime monsieur Baldé.

Mamady Mariamne Camara

De son côté, Mamady Mariamne Camara, assistant, membre de l’équipe de Mr Bandjou Samoura, a lancé un appel à l’Etat guinéen. « Nous avons travaillé sur une recherche dont l’effet de l’urine humaine sur la culture de la pastèque à Yatia. Aujourd’hui, nous avons récolté. Je suis très satisfait du résultat de la récolte. Je profite de l’occasion pour remercier le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest qui n’a ménagé aucun effort pour appuyer cette recherche. Je lance un appel aux personnes de bonne volonté et plus particulièrement, à l’Etat guinéen de s’investir mieux dans la recherche agronomique, puisqu’il n’y a pas un développement sans recherche ».

Oumou Camara

Madame Oumou Camara, présidente des groupements maraichers à Faranah, n’a pas caché sa joie tout en s’engageant à démultiplier cette innovation. « Grâce à Mr Bandjou Samoura, nous avons connu des choses qu’on ne connaissait pas. On utilisait les engrais minéraux dans nos exploitations agricoles qui provoquaient la mort de certains plants. Donc aujourd’hui, grâce à l’appui de Mr Bandjou Samoura et à son équipe, nous ne payons plus d’engrais minéraux comme avant. Mais, nous utiliserons des engrais organiques se trouvant à proximité de nous, comme l’urine humaine.
Aujourd’hui, je suis très contente du rendement et de la qualité des fruits issus de l’utilisation de cette urine humaine sur la culture de la pastèque, le maintien exact du cycle de la culture. Donc, nous sommes prêtes à démultiplier cette technique », a laissé entendre Oumou Camara.

Aboubacar Soumah

Aboubacar Soumah, étudiant de la 3ème année Vulgarisation Agricole fait partie de ceux qui ont été impressionnés par la trouvaille de monsieur Samoura. « C’est encore une nouvelle expérience pour moi. Je remercie très sincèrement Mr Bandjou Samoura d’avoir accepté de partager sa recherche avec nous. Je ferai mon mieux aussi de sorte que cette innovation soit démultipliée. Je demande à l’Etat de faire de l’Agriculture sa priorité pour un développement durable, car un pays ne peut se développer sans assurer l’autosuffisance alimentaire. Pour cela, l’Etat doit accompagner les institutions agronomiques qui forment les ingénieurs agronomes, mais aussi les enseignant-chercheurs afin d’améliorer la qualité de l’enseignement. Je crois qu’avec l’expérimentation agricole, nous tous, étudiants et enseignants chercheurs, nous allons venir en aide aux communautés afin qu’elles puissent pratiquer ces expériences. Des choses qui vont nous aider dans l’avenir ».

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com
Tel : 00224 620 24 15 13 / 660 27 27 07

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