Éventuel glissement du mandat d’Alpha Condé : « il y a des gens qui n’auront pas droit à la parole »

Malgré ses ennuis judiciaires, le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono, ne lâche pas le sujet relatif à la prorogation du mandat de l’actuelle législature. L’opposant s’est prononcé à nouveau sur la question au cours d’une conférence organisée ce mardi, 23 avril 2019, au siège de son parti à Conakry. Il voit cette décision du président de la République comme un plan visant à se maintenir au pouvoir au-delà de son second mandat, et dénonce les députés de l’opposition qui sont tombés dans le « piège », rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Alors qu’il est inculpé pour délit d’attroupement et placé sous contrôle judiciaire après avoir manifesté avec certains de ses proches contre la prorogation par décret du mandat des députés à l’Assemblée nationale, Dr Faya Millimono reste droit dans ses bottes. Devant les médias, ce lundi, le président du Bloc Libéral a indiqué que son slogan « Et pourtant ils (les députés, ndlr) sont périmés » reste bien maintenue. L’opposant qui dénonce un « plan B » visant à permettre au président Alpha Condé de faire un glissement de son second mandat, regrette la décision des députés de l’opposition de siéger au Parlement.

Il estime que les opposants ont prêté le flanc au président de la République et aux promoteurs de ce plan. « Pour le pouvoir d’Alpha Condé et les militants de la 25ème heure qui sont autour de lui, parce qu’il ne s’agit pas du RPG, le plan B c’est effectivement le glissement. Il est clair que le glissement est une option ; le fait de rester après 2020, c’est une option. Et si cela est une option, on a donc commencé à préparer ce plan en faisant en sorte que nos députés deviennent périmés. Malheureusement, nos amis de l’opposition sont tombés dans ce piège », déplore l’opposant.

Le leader du BL se dit « terriblement » déçu de ces élus qui continuent à émarger à l’hémicycle alors qu’ils n’en ont plus le droit.

Pour lui, quel que soit ce que la Commission électorale dira aujourd’hui sur l’organisation des élections législatives, ça sera « un gros mensonge » parce le fichier existant ne peut pas permettre aux guinéens d’avoir des élections libres, transparentes et crédibles.

D’ailleurs, rappelle l’opposant, si cette CENI est incapable de mobiliser 50 millions de francs pour financer sa retraite à Kindia, il va sans dire qu’elle ne pourra pas financer la révision du fichier électoral qui s’apparente à une reprise intégrale du recensement, si on tient compte des recommandations faites par les experts.

« Si le Pr Alpha Condé n’organise pas les élections d’ici 2020 et qu’il soit question de son propre glissement après 2020, il y a des gens qui n’auront pas droit à la parole parce qu’ils auraient déjà emboité le pas au président avant même la péremption de son mandat. C’est ce qui est grave », avertit Dr Faya Millimono.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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